Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Même sous forme de Lynx, je garde ma conscience animale. C’est probablement ce qui va me sauver ma jolie fourrure des chasseurs. Ô ceux-là ne traquent pas les Mythes ou Monstres, comme on nous appelle dans la littérature, mais plutôt les animaux rares et protégés. Ceux qu’il est interdit de tuer ailleurs. Alors en cette nuit avec une lune bien ronde, ils m’ont repéré aisément dans les bois. Malgré le soin que je prends pour éviter ce genre de problèmes, pour rester très discret. Je me suis fait avoir. La balle a entaillé ma patte arrière droite. Je laisse une traînée de sang sur mon passage. Et je ne peux que courir sur trois pattes, ce qui me ralentit énormément et me prive du refuge des arbres. Dans ces conditions, je n’ai que deux options. La première serait la plus sensée et simple : retourner au village me terrer près de ma mère et reprendre forme humaine. Je suis certains que les villageois feraient leur affaire à ces chasseurs irrespectueux de la faune locale, venus massacrer les être peuplant ces forêts. Ce qui est stupide vu que beaucoup d’espaces sauvages sont des lieux protégés dans ce pays. Mais le village est relativement loin. Et entre moi et ce lieu de refuge, il y a mon groupe de chasseurs.

Alors j’ai opté pour la solution deux. Je cours le plus vite possible vers l’entrée d’un tunnel menant au château de Dracula. On raconte que tout Mythe ou Hybride y est le bienvenu. On dit que le Saigneur de Valachie offre sa protection à tous, sans rien demander en échange. Puis j’avoue que conduire des chasseurs humains aux Oupyrs signe probablement leur arrêt de mort. Je suis presque certain qu’ils vont servir de repas. Cela paiera la protection temporaire, que je recevrais. Je finis par voir l’entrée du tunnel et je m’y engouffre sans plus réfléchir, ralentissant le rythme de ma course sur le sol rocailleux et humide. Plus méfiant, fatigué et blessé, je trottine droit devant moi usant de mon odorat pour chercher mon chemin. Je longe pendant de longues minutes la galerie dans le noir complet. Puis la lumière nocturne réapparaît.

Méfiant, tête basse, je sors d’abord le museau pour observer les lieux de mes yeux perçant. Mais un bruit dans mon dos me pousse à faire un bond en avant et à filer le plus vite possible derrière une pillasse en pierre. Là, je m’allonge à même le sol, léchant ma patte ensanglantée. Les oreilles bien droites, j’analyse tous les sons, qui me parviennent, pendant que je tente de nettoyer ma plaie. Mon attention reste focalisée sur l’entrée des galeries. Je me demande s’ils m’ont suivi. Ont-ils été assez stupide pour s’engager ainsi sans savoir où ils allaient débarquer ? Probablement, car j’entends des bruits de pas et des voix qui parlent, une langue que je ne connais pas. Je me couche un peu plus, tentant de me faire le plus petit possible. Mon cœur bat trop vite et je suis à bout de souffle…

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Les nuits de pleine lune étaient toujours des nuits de célébrations, les baba yaga faisaient leur sabbat, les hybrides liéchis prenaient forme animale, les vilas entonnaient des chants enchanteurs et fatals pour les mortels les entendant, et les Oupyrs ? Ils chassaient évidemment. L’on dit que la Pleine Lune agit sur les pulsions, qu’elle rende même les mortels sensibles à quelque chose, dans l’air, dans le magnétisme de l’orbite lunaire, que les fous dans les asiles s’agitent, que les enfants ne ferment pas l’œil de la nuit, qu’ils sont parfois même violents dans les cours de récréations. Dracula écoute ces histoires là avec un léger sourire, les humains en désirant tant oublier la nature sacré et profondément magique de la Terre et de l’univers finissent par se créer de nouvelles histoires, pour remplacer celles perdues. Ils trouvent milles et unes explications scientifiques pour des peurs du noir qui n’ont rien d’illogiques. L’humanité a toujours eut peur de ce qui se cache dans l’obscurité et du respect pour les mythes, enfin, ils en avaient avant. Ils en ont encore ici, à Bran.

Pas tous cependant, les étrangers viennent ici avec leur suffisance, leur modernité, pensant être meilleur, plus fort, plus intelligent avec leurs tablettes, leur 3G, leurs ordinateurs, leur internet… Ils viennent ici pour faire du tourisme, prendre des photos, se donner quelques frissons. Certains ne repartent jamais, d’autres repartent avec le sentiment d’avoir touché à quelque chose de l’ordre du sacré, quelque chose d’ancien et de terriblement dangereux. C’est ce qu’ils sont, les mythes oubliés, les créatures d’un autre temps, presque d’un autre monde. Mais ici, c’est leur monde, leur territoire, ils sont la réalité inquiétante que les mortels essaient d’ignorer, qu’ils travestissent en superstitions et histoires pour effrayer les enfants. Mais les enfants savent, ils savent d’instincts la vérité. Ce n’est qu’en vieillissant qu’ils se laissent endormir par les mensonges des adultes qui veulent un monde si carré, si correspondant à leurs règles, plié à leur volonté. Dracula et les siens prennent un certain plaisir à montrer à ces prétentieux que le monde ne se plie pas aussi facilement, et que ce qui est ancien est fait pour être respecté.

La nuit débutait à peine, quelques heures avaient passés, la chasse ne débutait réellement qu’au milieu de la nuit en réalité, pour les vampires tels que Dracula, occupé par une multitude de tâches. Ses enfants étaient partis chassés, ainsi que ses femmes, et le château était quasiment vide à cette heure-ci. Dracula avait pratiquement fini ses activités, se préparant déjà mentalement à la chasse, donnant à Renfield quelques consignes de dernière minute lorsqu’il entendit les coups de feu, senti l’odeur du sang, animal versé, puis entendit le bruit de petites griffes raclant contre les pierres du tunnel, enfin, le bruit des bottes. L’ouïe d’un oupyr de son âge était très fine, et son odorat l’était plus encore. D’ordinaire des hommes auraient été voir ce qu’il se passait, mais ils étaient partis chassés, certains même au-delà des limites de la bulle. Il réagit rapidement, détestant les armes à feu plus que tout autre chose. Quoi que, les croix et les églises lui inspirent une grande révulsion. Il fut à l’entrée du tunnel et perçu les présences étrangères, senti leur parfum, ainsi que celui de la peur, du sang, et d’un hybride blessé.

Paraissant en un clignement d’œil devant les chasseurs, entre eux et leur proie, le vampire leur accorda un sourire de telle sorte que tout ce qu’ils pouvaient voir dans le noir était ses dents immaculées de blancheur et taillée en pointe, ainsi que l’éclat surnaturel dans ses prunelles, presque animal. Puis il fondit sur eux, ne leur laissant aucune chance, il était rapide comme l’éclair et pour ceux qui tentaient la fuite, il fut sur eux en un éclair, prenant la forme de brume. Il n’en laissa pas un seul en vie, après tout, ils étaient allés trop loin, connaissait à présent l’entrée du tunnel, constituant un danger fatal pour son espèce. Les cadavres, il s’en chargerait, ils auraient disparu. Ce ne serait les premiers ni les derniers, les bois étaient réputés dangereux tout comme la région. Il laissait volontairement toute sorte de bruits courir, certains pensaient que c’était le terrain de jeu de l’armée russe, d’autre que comme dans le film Hostel des riches enlevaient et torturaient des touristes étrangers, enfin, des rumeurs plus tirés par les cheveux accusaient les reptiliens. Le vampire repris forme humaine, s’essuya les lèvres et revint vers le jeune garou blessé. Il se pencha vers lui, tendant une main secourable. « N’ai crainte, tu es le bienvenu ici. Et les chasseurs ne sont plus une menace, pour qui que ce soit. » Telles étaient les règles ici, les étrangers menaçants étaient éliminés, et le secret gardé soigneusement par les locaux comme les mythes.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Les Touristes ne sont aimés de personne par ici. Je le sais. Je fais partie des Locaux, de ses habitants qui respectent le Pacte et pensent que les Mythes sont des Transylvaniens comme les autres. C’est que si on ne se sent pas forcément Roumain dans le coin, on se sent très patriotique de la Valachie et plus largement de la Transylvanie. Et comme tout Hybride vivant ici, je connais le Pacte. Je sais ce qu’il dit, quel sort on réserve aux étrangers pour protéger les régionaux. Et je sais très bien en franchissant la barrière du château, quel sort attend les chasseurs. Mais je n’ai pas de remords. Après tout ils rêvent de me transformer en carpette ou en manteau, d’exhiber une photographie de mon cadavre pour prouver qu’ils ont tué un Lynx, un vrai. Ils n’ont pas de respect pour la vie animale. Pourquoi devrais-je en avoir pour eux ? En plus, on dit qu’à la pleine lune les Oupyrs partent chasser ce genre d’Humains. Peut-être qu’ils seront cléments avec moi, vu que je leur sers le repas. Mais je n’ai pas d’autres options logiques et secourables en cet instant. Encore heureux que sous forme animale, je peux penser comme un humain.

Tapi derrière le pilier de la cour, j’essaie de me faire le plus petit possible, alors que les bruits de bottes se rapprochent. C’est insensé de s’introduire dans un lieu inconnu. Certes je viens de le faire, mais ma nature me protège en quelque sorte. Mes oreilles bien droites sur le haut de ma tête sont tournées vers l’entrée du tunnel, ainsi que mes yeux perçants. Et mon cœur bat trop vite, sous l’effet de la course et de la peur. Je joue ma peau de Lynx, et je n’ai plus aucun moyen de me sauver, ayant choisi de me cacher dans la cour du château. Ma patte arrière saigne toujours et la blessure brûle. Sous cette forme-ci, je peux difficilement me soigner. Et reprendre forme humaine maintenant serait un désastre. Ils ne doivent pas me savoir ce que je suis. D’ailleurs si un Hybride meurt sous forme animale, reprend-il forme humaine ou pas ? La question mérite d’être posée alors que les bruits de pas deviennent plus forts ainsi que les voix.

Puis tu es là. Je relève légèrement la tête surpris par ton apparition. Je connais les Oupyrs comme tout habitant de Bran. Mais je n’en ai jamais vraiment rencontré avant. Alors je reste surpris par ta rapidité. D’ailleurs, je ne te vois pas changer de forme alors que tu attaques les chasseurs ayant osés pénétrer ton territoire. J’entends leurs cris de peur, de souffrance. Je sens l’odeur de sang et de mort. Lentement, je repose mon museau sur mes pattes avant, fermant une simple minute les yeux. Mon cœur s’apaise doucement. Le danger est en théorie plus qu’éloigné de mon être. Puis tu viens vers moi tranquillement. Je reste immobile dans la pénombre t’observant de mes yeux dorés avec curiosité. Vu que tu me présentes une main secourable, je rampe lentement, la patte toujours abîmée. Je donne un coup de langue amical à tes doigts glacés, preuve que je ne suis pas dangereux, ni ton ennemi.

Je finis par me redresser un peu, feulant de douleur. Je regarde ma patte arrière blessée. Je dois me soigner. Avec un autre feulement et en reculant de deux pas, je laisse la transformation s’opère dans le sens inverse. Mon corps s’allonge. Mes os se brisent et mes poils disparaissent. Je finis sous forme humaine, nu, allongé au sol. « Arf », je murmure avant de m’asseoir et de cligner des yeux. Ma vision est différente sous forme humaine. « Merci. Dessolé de les avoir amenés jusqu’ici. », j’ajoute un peu ennuyé du dérangement et en baissant la tête en signe de respect et soumission. J’en profite pour examiner ma plaie. Ils ne m’ont pas raté ces crétins d’étrangers ! « Je peux abuser et euh… Vous n’auriez pas un truc pour faire un bandage ? », je te demande en te lançant un bref regard, avant que mes yeux ne courent sur toute la cour. Je n’étais jamais venu jusqu’au château avant. Je dois reconnaître qu’il est imposant. La curiosité féline me fait désirer savoir où je suis. Limite j’ai bien envie d’aller fureter, de découvrir touts les coins et recoins, place en hauteurs idéales pour le Lynx que je suis.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

L’immortel se pencha sur l’hybride qui était encore sous sa forme animale. Il ne sentait plus la peur, en revanche, l’odeur de son corps était alarmante. S’il n’était encore infecté, il était affaibli. L’oupyr pouvait le sentir, dans l’odeur de son sang. Les malades ne sont pas attirant pour un vampire ni les mourants. Le jeune lynx n’en était pas encore à ce stade mais il fallait s’occuper de sa blessure sans trop tarder. Même un prédateur ne survit guère longtemps s’il n’est soigné. « Tu peux reprendre forme humaine, ils sont tous morts. » souffla le vampire dans un murmure bienveillant. Ses yeux luisaient dans l’obscurité du tunnel, et ses canines pouvaient apparaître brièvement suivant le mouvement de ses lèvres fines et ourlées, constellées de petites taches de sang que sa langue effaça d’un rapide mouvement. Un sourire apparu ensuite sur ces lèvres alors qu’il se penchait vers le jeune lynx tendant une main amicale et bienveillante. Cette main fut alors léchée, signe de reconnaissance. Dracula pencha la tête, et son sourire s’accentua.

Le jeune lynx recula d’un pas ou deux afin de prendre forme humaine. Visiblement l’effort était douloureux du fait de sa blessure. Dracula se souvenait d’avoir été blessé par le passé, il se souvenait vaguement de la douleur, et des difficultés alors à se changer. Un jeune homme entièrement nu et couvert de sang sur l’une de ses jambes apparus. Dracula évita de poser un regard trop voyeur sur ce corps nu, et plus encore, de trop regarder la blessure. Il était un Oupyr après tout. Même si le sang des hybrides n’était pas nourrissant pour un sou. « Ce n’est jamais très prudent de les amener près d’une tanière mais celle-ci est bien gardée. » murmura le saigneur des lieux avec un petit sourire amusé. Mais le jeune hybride en avait conscience, cela signifiait qu’il avait agit consciemment, espérant obtenir de l’aide des Oupyrs. Le pacte rendait une telle chose possible. Même si l’entraide entre les mythes contre les chasseurs humains avait toujours été très présente ici.

« Nous avons un alchimiste à demeure qui a de très bonnes connaissances médicales, et s’il n’est pas là, je me débrouille tout à fait pour soigner. Un bon Oupyr se doit d’avoir quelques connaissances anatomiques. » En vérité, autant de temps, des siècles, Dracula l’avait employé à développer ses connaissances, dans les mythes, dans l’histoire de son pays, mais aussi dans les sciences développées par les humains. Il avait une grande fascination pour les découvertes médicales comme les avancées scientifiques. Il regrettait que les mortels en fassent cette utilisation, et bouleverse la nature par leur révolution industrielle. « Appuie-toi sur moi. » proposa le comte car il n’avait de brouette ni de brancard à disposition et doutait que l’hybride veuille se laisser porter par le compte.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Reprendre forme humaine prend quelques minutes, toute comme quand je me change en Lynx. Et ce n’est pas aussi amusant et rapide qu’on l’imagine dans certains romans. Tout mon corps doit changer, les os craquent et ils casent, puis ils se reforment autrement. Les poils disparaissent, le museau s’aplatit et les oreilles diminuent de taille. Mes yeux aussi changent de couleur, même si comme tout Hybride Lièchi ils ont une teinte brunâtre rappelant les bois. Une fois de nouveau Humain, je m’assieds correctement pour poser mes mains sur ma blessure au mollet. Une chance que la balle à traverse sans rien fracturer et sans déchirer un tendon. Elle n’a traversé que mes chairs. C’est un moindre mal à guérir, mais ça saigne quand même pas mal. Cela dit je m’excuse quand même d’avoir débarqué ici sans invitation et d’avoir ramené les Touristes ici. Mais cela ne semble guère te déranger.

« Je n’avais pas vraiment d’autres options. », je déclare en mordant ma lèvre inférieure. « Le village est de l’autre côté, et ils étaient en travers de mon chemin. Avec ma blessure je ne pouvais plus sauter en hauteur donc… », j’explique quand même alors que mon regard curieux fait le tour de la cour. En bon félin, je laisse ma curiosité prendre le dessus et ma nature repérer les endroits en hauteurs, qui seraient des perchoirs sécurisés. Puis je reporte mon regard sur toi. Je ne sais pas trop qui tu es. Et je suis certain de ne t’avoir jamais rencontré avant. « Je m’appelle Yasen. », je me présente avec un sourire poli cette fois-ci. Je n’ai aucun besoin de dire ce que je suis, tu l’as vu de tes propres yeux. Et je sais très bien ce que tu es. Je me demande si d’autres Mythes que les Oupyrs peuvent vivre au château. « Et je peux abuser en demandant des vêtements ? Les miens sont quelque part en forêt… Et ça ne fait pas trop de se promener nu. » Pas que cela m’ennuie au vu de ma nature, mais j’essaie de rester poli et correcte.

Et je me contente d’acquiescer. « C’est gentil de m’aider. Je suis guérisseur, si c’est des plantes je peux m’en sortir. », je réponds poliment. Cela dit, je suis réaliste je ne sais pas vraiment ce qu’est un Alchimiste. Mais s’il peut m’aider à me soigner, je ne dirais pas non. C’est toujours plus compliqué de s’auto-soigner en réalité. « Ah vraiment ? Je ne savais pas que les Oupyrs savaient soigner… Moi je connais ça grâce à Maman et à ma nature. » Ce qui n’est pas faux. Il me suffit de regarder une plante pour en savoir le nom et ses propriétés. C’est pratique vu mon métier au village. Et je me remets lentement debout. Cela dit, j’accepte ton aide pour marcher tout en m’appuyant contre toi. « C’est plus facile de galoper sur trois pattes que une. », je tente un peu d’humour au passage. Et je n’ai qu’à te suivre sans poser de questions. Après tout, le Pacte crée des liens entre tous les locaux. « C’est grand chez vous. », je commente en observant tout autour de moi alors qu’on traverse la Cour pour entrer dans le château. « Il est vieux ce château ? », je questionne curieux et pour faire la conversation.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

L’immortel se doutait bien que le jeune hybride avait agit sous le coup de la panique, qu’il avait laissé son instinct prendre le dessus. Et l’instinct d’un animal sera toujours pour sa survie, étonnamment, celui des humains est sensiblement le même. Il est toujours amusant de constater ce que sont prêt à faire les mortels afin de survivre, toutes ces promesses qu’ils font, tout ce qu’ils sont prêt à offrir, pour quelques secondes d’éternité. Dracula a un sourire amusé à cette pensée. La survie. Les Oupyrs ne sont pas les maîtres dans le domaine ? Prêt à prendre d’autres vies pour prolonger la leur ? Dracula en est plus que conscient. Mais il s’en moque. Sa famille compte plus que tout le reste, et il sait que ses enfants ont besoin de lui. C’est tout ce qui importe. L’humanité étant si prompt à se reproduire, qu’il serait presque imbécile de pas en profiter. Parfois il se dit que lui et les siens pourraient régler le problème de surpopulation et de pollution s’ils s’y mettaient, le problème étant que l’humain a un instinct de survie trop puissant, il ne se laisserait pas aisément faire, il se rebellerait, il tenterait de survivre à tout prix. Idiot mais basé sur un instinct primitif. « Ce n’est rien, nous faisons tous des choses dangereuses pour survivre. Je suis bien placé pour le savoir. » répondit-il d’une voix paisible.

« Et moi c’est Dracula. Mais tu dois déjà l’avoir deviné, non ? » La plupart des gens, hybrides, sensibles ou même mythes le connaissait, du fait du pacte, mais aussi de la part importante qu’il avait prise dans l’histoire du pays. Dracula ne souffrait pas vraiment de la célébrité, il s’en accommodait plutôt bien, d’autant qu’elle lui apportait un bon paquet de lot de consolation. Grâce à sa célébrité, il avait pu bâtir cet havre de paix, promulguer ce pacte, maintenir la région en paix. « Nous avons des vêtements, les miens seront peut-être un peu grand mais l’un de mes fils peut te prêter ses vêtements. » proposa pensivement l’oupyr réfléchissant à lequel de ses enfants avait un gabarit proche du jeune homme. Tous étaient élancés comme lui, musclé, mais il trouverait sans doute quelque chose à la lingerie. S’ils n’étaient pas exactement à la bonne taille ce n’était pas tellement dérangeant, il n’allait pas faire un défilé de mode. « Je me suis toujours demandé comment vous faisiez pour les vêtements, vous les planquez quelque part j’imagine, un endroit facile à retrouver ? » demanda le vampire par pure curiosité.

Dracula opina du chef. « Les oupyrs ont un savoir naturel pour l’anatomie, nous avons une connaissance plutôt fine des veines et du réseau sanguin d’un corps humain. Les hybrides étant proche de l’humain, il est aisé de les soigner. Nous faisons de redoutables chirurgiens, en revanche, nous n’avons pas le savoir qui est le votre dans les plantes. » Dracula n’aimait la modernité, et la voyait comme une menace à leur monde, à leur nature, à leur secret. Mais il suivait néanmoins les avancées scientifiques humaines, le seul domaine avec l’art où les humains faisaient des choses intéressantes, dignes d’être suivi. Il continuait à penser que l’alchimie permettait d’associer la magie et la science même la plus moderne. Grâce à elle, toute personne blessée pouvait être soignée, et au château, l’on pouvait même recoller des membres coupés, retirer des balles en argent avant qu’elles n’achèvent leur course et tue l’immortel. La médecine des oupyrs était orienté naturellement pour les soigner eux. Mais pas que.

« Très vieux. » répondit le vampire. « C’était une ancienne forteresse protégeant la région, avec une puissance de feu importante mais sans guère de confort quand je m’y suis installé. Cela date de plusieurs siècles maintenant. » Dracula n’avait aucun mal à confier son histoire. Il n’avait guère de secret pour les autres mythes, à l’exception peut-être des Baba Yaga complotant contre lui et son pacte. « Nous accueillons beaucoup de monde, pas seulement des Oupyrs. Tous les mythes et leurs descendants sont les bienvenus ici. » affirma le comte en se dirigeant vers l’aile ouest où se trouvait le laboratoire, forcément en sous-sol. En fait, ils parcouraient des longs couloirs sans aucune fenêtre, des tunnels permettant de se déplacer même en pleine journée. Le vampire n’avait besoin de lumière pour se repérer, il se demanda s’il en était de même pour l’hybride. « Oh je ne vous ai pas proposé de torche, je ne sais si votre vision nocturne vous suffit ? »

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Et tu ne sembles pas du tout agacé ou énervé que je sois venu me réfugier ici, sans être un habitant des lieux. Bon en même temps, d’une certaine manière, je t’ai offert des Humains en guise de repas. C’est comme payer mon droit d’entrée non ? D’ailleurs, je me demande un bref instant si les Oupyrs peuvent boire du sang de Hybride. C’est une question, qui peut avoir son importance en sachant que je saigne toujours de la jambe. Mon côté félin reste donc prudent face à toi, même si ma part humaine me rappelle que je n’ai d’autres choix que de te faire confiance pour survivre. Et je finis par me présenter pour être poli, sans parler de mon père bien sur. C’est inutile, sauf si tu le connais personnellement. Et tu me réponds. « Ah… », je murmure surpris. « Je savais que vous étiez Oupyrs à l’odeur, je ne pensais pas que vous étiez le Saigneur par contre. Toutes mes excuses pour le manque de politesse et euh… », je réponds en penchant respectueusement la tête avec un geste vers le tunnel.

Forcément, je connais ton nom, ton importance et ce que tu as fait pour nous. Tout comme je connais et j’approuve le Pacte. Et je me mordille la lèvre inférieure. Et moi, j’ose demander au Saigneur, notre Maître à tous, des vêtements et de quoi me soigner. Maman va se lamenter sur mon manque de savoir vivre, et dire que je tiens du côté sauvage et animal de mon père. Mon regard se perd un instant vers la forêt. J’aurais pu l’appeler, lui aussi. Il m’aurait secouru. Je le croise régulièrement, sous la même forme animale que moi, ou sous une forme plus humaine. Il continue de m’apprendre plein de choses intéressantes. « Merci pour les vêtements », je murmure pensivement. Puis je me remets debout et je supprime la grimace de douleur. Ça fait mal mine de rien. Ta question sur les vêtements me fait papillonner des yeux. « Ah oui, je me transforme plus ou moins au même endroit à chaque fois, et j’y laisse les vêtements. C’est plus facile à gérer quand on contrôle sa transformation à volonté. » Sinon on déchire ses fringues à chaque métamorphose involontaire. Mais elles sont relativement rares. « Mon père m’a montré un endroit sûr, où je peux laisser mes affaires et gambader en paix. Je n’aurais pas dû m’en éloigner. »

Et puis on parle de médecine et autre rituel de guérisseur. Je m’intéresse donc à vos connaissances dans le domaine médical. J’ai un léger sourire. « Je connais le corps humain par le grimoire de famille, qui reprend tout ce qu’il faut savoir pour soigner. J’y arrive avec les Hybrides et certains Mythes aussi. J’ai appris avec mon père pour les Mythes. Après c’est certain, que ma connaissance innée des plantes est un atout immense, que ce soit pour soigner ou tuer. » Car je connais aussi les poisons naturels, qui peuvent éliminer chaque être, quelle que soit sa nature première. Et tant qu’on en est à se montrer curieux, mon intérêt se porte sur le château. Je l’ai toujours connu surplombant la forêt et le village. Mais j’ignore son âge exact. Je t’écoute tout en te suivant dans les couloirs dépourvus de lumière du château. « Je vois. Moi je l’ai toujours connu ce château. On raconte vos exploits souvent au village, lors des veillées. », je réplique avec lenteur. Tout le monde connaît Dracula. Et on rit bien des idées romantiques, que les Étrangers ont à votre sujet. J’acquiesce de la tête quand tu dis que tout le monde est le bienvenu ici, tant qu’il est un Local. Ta remarque me fait légèrement sourire. « Je suis à moitié félin, chasseur de nuit. Je vois assez pour me déplacer et au pire j’ai mes autres sens. », je commente avec un mouvement de tête. « Cela ira. », tant qu’on ne se retrouve pas dans le noir complet comme sous terre bien sur.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Doucement, le saigneur secoue la tête. « Il n’y a eu aucun mal, je t’assure. » Le jeune homme n’a pas été irrespectueux. Peut-être imprudent. Son imprudence l’a mené à des mortels qui auraient pu le tuer, mais cela, il le sait déjà. Il s’en est déjà rendu compte. L’oupyr n’a pas besoin d’en rajouter une couche. Le jeune homme semble déjà suffisamment souffrir de son erreur de jugement. Il n’est pas le seul à avoir été prit en chasse, pas le premier ni le dernier des mythes à être ainsi traqué. Le simple souvenir de Mina creuse son cœur d’une langueur effroyable. Il a l’impression de tomber dans un abime sans fond à chaque fois qu’il songe à elle, à chaque fois qu’il revoit son visage, et imagine sa douleur. A cet instant, il y a un jeune hybride qui a besoin de son aide. Cela devrait lui suffire. A chaque nuit sa peine.

Les vêtements qu’il offre seront les siens. Même s’il avait songé à piocher dans les placards de ses nombreux enfants, il savait que ces derniers pouvaient déjà être jaloux entre eux alors d’un hybride ne vivant même pas au château ? Ils l’accuseront bien vite de recueillir tous les animaux perdus. Il sourit à cette pensée. La lingerie est sur leur chemin, ce n’est qu’une halte rapide. Le vampire s’arrête à la porte en observant le jeune gringalet à la silhouette amochée. Il écoute pensivement comment le garou se débrouille avec les vêtements, comment il a l’habitude de faire. « Et bien en voici, de quoi te vêtir. Je te demande seulement de me les rendre quand tu auras retrouvé les tiennes. » murmura l’oupyr en lui tendant des vêtements propres, pliés soigneusement par les lavandières.

L’arrêt suivant est au laboratoire d’alchimie. En marchant, ils évoquent la biologie, le corps humain et les soins qu’ils peuvent y apporter. Ironiquement, les oupyrs ont un talent là dedans et certains pourraient faire d’incroyables chirurgiens. Cela n’étonne guère l’oupyr d’entendre que les liéchis et leurs enfants connaissent les plantes et savent se soigner. Il sourit. « Alors je vais te laisser faire l’onguent, je m’occuperais de te retirer la balle. Je crois que notre alchimiste doit avoir de quoi enlever la douleur. » Car le saigneur croyait se souvenir que l’alchimiste était sorti ce soir. Mais il ne serait nullement chagriné d’apprendre que son laboratoire a été ainsi utilisé. Dracula s’arrête devant la porte du laboratoire, il frappe sans obtenir de réponse. « Comme je le craignais, il est de sorti. Nous allons devoir nous débrouiller, seuls. » expliqua l’oupyr en ouvrant la porte. A l’intérieur, le noir baignait le laboratoire. L’oupyr s’avança pour allumer les becs à gaz.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Et je te suis tout en me confondant en excuses. Je ne désire pas te vexer ou t’agacer. Et de toute évidence, tu sembles plus t’amuser de la situation qu’autre chose. C’est bien la première fois que je suis pris ainsi en chasse, ayant appris très jeune à être prudent. Mais les Touristes changent avec les années, tous ne viennent pas ici par pure passion pour ta légende. Je suis d’ailleurs toujours étonné qu’ils soient si passionnés par ton histoire. Seulement, ils n’ont pas forcément la même histoire que celle que nous contons, nous les villageois. La vérité se mélange aux dires du roman de Stocker et à d’autres fantaisies plus modernes. Et une fois entrés dans le château, tu me donnes des vêtements. Je passe rapidement le tout, sachant déjà que je vais les tacher de sang à cause de ma blessure ouverte à la jambe. « Maman les lavera avant de vous les rendre. », je réponds quand tu me dis que ta seule exigence est que je te les rende. Je la connais. Elle sera tellement respectueuse, qu’elle fera de son mieux pour qu’ils soient impeccables, sans tâche ni odeur.

Et je te suis dans la pénombre des escaliers et des couloirs. Ma vue d’Hybride Liéchi me permet de te suivre sans trébucher. Je me contente de boiter à cause de la blessure à la jambe, qui saigne toujours légèrement. Tout ne marchant on parle de soin, plantes médicinales et d’anatomie. Je dispose de connaissances innées concernant la nature, venant de mon ascendance biologique et l’enseignement du Roi des Liéchis. Mon regard revient se poser sur toi quand tu dis que je ferais le baume. « Bien sur. », je réponds avec un léger sourire. « Il faut peu de choses en réalité pour faire un désinfectant et un baume guérisseur. Cela dit il y a toujours le risque de mélanger les mauvaises plantes entre elles. », je ne me reteins pas vraiment dans mes explications. C’est un savoir que je détiens de ma famille maternelle, issue d’une longue lignée de guérisseurs au village.

Nous arrivons devant la porte et tu toques. Aucune réponse n’est donné. « On devrait s’en sortir. », je réplique avec confiance. Tu ouvres la porte de la pièce et tu vas en allumer les lumières. Méfiant comme tout félin, je passe la tête dans ce nouvel environnement. Mon regard curieux se pose sur tout et analyse tout. Je hume l’air ambiant aussi avant d’avancer en boitillant légèrement jusqu’à une chaise. Je me permets cette liberté qu’est de m’asseoir sans invitation. Lentement, je remonte la jambe du pantalon pour examiner à la lumière artificielle la blessure. « Je me demandais… Vous connaissez Vuk, le Liéchi ? », je questionne curieux de connaître les relations entres les Esprits de la forêt et le Saigneur. Êtes-vous alliés ? Je sais qu’il respecte le Pacte à sa manière. Mais s’il m’a appris beaucoup de choses, il ne raconte jamais son histoire. Je n’ai aucune idée de son âge réel d’ailleurs. Et puis il faut bien un sujet de conversation entre nous aussi. Mon regard cherche après une bassine d’eau et un linge propre pour nettoyer la plaie et en avoir une meilleure vue. « Avec quoi vous comptez retirer la balle ? », je demande désireux de savoir si je dois endormir la zone ou non.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Le conte n’avait même pas songé aux tâches de sang qui parsèmerait forcément les vêtements. Il était tellement habitué à la myriade de domestiques s’occupant de tout au sein du château qu’il ne s’était même pas posé la question. Et à la fois, la réponse lui paru évidente. Evidemment qu’il allait laver les vêtements avant de les lui rendre, et évidemment que ce serait une femme qui s’en chargerait. Le féminisme ne s’était pas vraiment installé en Transylvanie pas plus que la modernité. Bien sûr, Dracula reconnaissait qu’une femme pouvait tenir le château en son absence, diriger même une armée s’il le fallait, mais ce n’était pas ainsi que la société était construite de base. Si une femme survenait à un tel poste cependant, il la considérait comme tout aussi capable qu’un homme. La vie lui avait montré que les femmes pouvaient faire tout autant que les hommes quand la situation l’exigeait. Il sourit et hocha simplement la tête.

Le vampire observa le garou et hocha doucement la tête. Il n’aurait pas osé toucher aux ingrédients de l’alchimiste si la situation ne l’exigeait pas. Comme sur un champ de bataille, il ne se serait jamais improvisé médecin chirurgien si la situation ne l’avait pas maintefois exigé. Comme pour les femmes à des postes de pouvoir, la situation faisait parfois homme de science et même de médecine des personnes qui pourtant n’auraient jamais songé à exercer pareil métier. Même si, il avait toujours été fasciné par la science et prit plaisir à financer des recherches en son château. Aussi pensait-il qu’à deux ils pouvaient se débrouiller. Ce n’était pas une opération à cœur ouvert mais une balle dans une jambe même si, toute opération comportait fatalement des risques.

« Bien, les plantes sont ici, » fit-il en désignant les imposantes étagères remplies de flacons, de fioles, de liquides, d’ingrédients de toute sorte, y compris du plomb et de l’or. « Et ceci je crois est l’anti-douleur… bien que je n’en sois certain. Je vous laisse sentir la décoction, vous saurez mieux que moi si vous êtes habitués aux plantes et à leurs utilisations. » Le vampire observa les étagères et attrapa une petite boule noire. « Oh sinon, il y a de l’opium. Je crois que ça fonctionne comme anti douleur, même si je n’ai jamais testé de tels produits. » Il vit aussi les fioles contenant les graines de pavots et les désigna au jeune homme le laissant faire son marché. De son côté, il avait repéré les outils adéquats pour enlever la balle. Il saisit une longue pince en métal plutôt fine. « Avec ceci. Ça a l’air ancien mais c’est terriblement efficace. J’ai retiré de nombreuses balles dans mon propre corps avec cet instrument. » Il affirma cela sans fierté, comme si c’était tout à fait banal. Quelque part, ça l’était pour un vampire guerrier.

« Vuk ? Je le connais oui. C’est un ami enfin, un allié. Nous nous voyons trop peu pour utiliser le terme ami, j’imagine même si, pour un liéchi, la sociabilité avec les autres races tel que la mienne est relativement faible. » Ce n’était pas qu’ils s’entendaient pas, leurs deux races avaient juste trop peu de points commun. Si ce n’est peut-être leur goût pour les jolies filles. Mais Dracula s’était allié à toutes les créatures, les plus anciennes, les plus puissantes, celles régnant ici. Il avait dû le faire pour le pacte mais pas seulement, ses premières tractations et alliances remontaient aux invasions turques.

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Et je promets de laver le linge avant de te le rendre. Bien que je doute qu’il ne passe pas par les mains d’un serviteur, qui nettoiera à nouveau le tout, avant de finir dans tes coffres. Je doute que tu gères grand-chose niveau ménage. D’ailleurs, il est assez rare qu’un homme fasse des tâches ménagères au village. Moi, Maman m’a appris, pour le jour où je serais seul, qu’elle ne sera plus là. Et vu ma longévité, cela arrivera toujours trop tôt. Je pince des lèvres à cette pensée, avant de la chasser. Je dois penser à ma blessure et à la soigner avant toute chose. Mais j’approuve tes dires de la tête. Je devrais pouvoir m’y retrouver dans les affaires de l’alchimiste pour me soigner. Au fond, j’ai surtout besoin de plantes. C’est ce qu’on utilise le plus en tant que guérisseur. Et je compte un peu sur ma nature d’Hybride pour m’aider à supporter la douleur et pour guérir sans trop de problème. Mais je garderais une cicatrice en souvenir de cette nuit.

Mais je reste méfiant, bien que curieux. Mon comportement félin ressort alors que je passe le museau dans la pièce. J’observe d’abord tout. Puis lentement, je pénètre dans le laboratoire et je clopine jusqu’à la chaise pour m’asseoir. Je relève la jambe du pantalon pour observer la blessure. Elle est nette au moins et ne semble pas souffrir de complication, ni de déchirure autour du point d’entrée. Je relève le museau quand tu me désignes l’endroit où se trouvent les plantes. C’est ce qui m’intéresse le plus. Le reste ne fait pas partie de mes pratiques de guérisseur. « L’écorce de saule est un bon anti-douleur. », je commente avant de me remettre debout pour venir observer et humer les diverses préparations. Je préfère les plantes brutes, non traitées. Mais je ferais avec ce que j’ai sous la patte. « L’opium ne me permettra pas de me soigner. Cela a un effet aussi désastreux que certains champignons ou plantes psychotropes des sous-bois. », je réponds avec un léger sourire. Sans en utiliser ou en avoir consommé, je connais ses effets. Il n’y a qu’à voir les Touristes sous l’effet de leur drogue…

« L’opium alterne la perception des sens et modifie le fonctionnement du cerveau. Plutôt déconseiller quand on doit s’opérer soi-même. », je termine mon explication en prenant quelques bocaux, qui me semblent utiles. Et je dépose le tout sur la table près de la chaise. Et je te demande avec quoi tu comptes ôter la balle toujours prise dans mes chaires. Je penche la tête. Je ne connais pas. Mais je n’ai pas vraiment d’autre choix que de te laisser faire. « Je vous fais confiance. Il faudrait aussi de l’eau claire, des linges propres et du feu. », je cite en préparant de quoi anesthésier un minimum la zone blessée. Vu que je ne peux pas m’endormir, je vais souffrir je le sais. Et pour ne pas trop anticiper, je te questionne sur Vuk et vos relations. J’acquiesce de la tête. Je sais que Maman a combattu pour qu’il s’intéresse à moi. « Il ne parle jamais du Pacte, ni de ses liens avec les autres Mythes. », je te fais remarquer alors que je commence à réduire en poudre des feuilles diverses pour faire un désinfectant. « Vous le connaissez depuis longtemps ? »

by eden memories

Rencontre nocturne saupoudrée de sang

@Dracula & @Yasen Nicolescu

Parmi toutes les fioles se trouvant là, les herbes séchées disposées en hauteur, le jeune homme semblait savoir lequel de ses ingrédients pouvaient soigner, et lesquels pouvaient détruire un esprit. Le comte observa le jeune homme, un léger sourire aux lèvres. « Vous avez un certain talent avec les herbes, le village a de la chance de vous avoir pour guérisseur. » Le saigneur de la nuit secoua doucement la tête, sa nature d’immortel le privait de ces connaissances, mais il reconnaissait les talents que peuvent avoir un enfant de Liéchi. Les mythes avaient des connaissances précieuses et des dons plus précieux encore, dont les mortels pouvaient bénéficier. La paix entre eux était précieuse, et Dracula était prêt à se battre pour elle, pour préserver leur petit paradis, pourtant, parfois il se disait que cette île paradisiaque finirait un jour par être atteinte par la modernité quelque soit leurs efforts. Les touristes chaque jour d’été affluaient, avec leur technologie, elle finirait sans nul doute par séduire les mortels vivants au village. La protection de leur Saigneur leur était précieuse mais depuis qu’il n’y avait plus aucune menace de guerre ou d’envahisseur, ni Allemand, ni Russe ni Turc, en quoi avaient-ils encore besoin de lui ? D’eux ? Il serait bon de leur rappeler pourquoi ils avaient besoin des mythes. Dracula songeait déjà aux festivités qu’il organiserait pour Yule, pour la Noël, l’hiver. Il lui faudrait y inviter les Baba Yaga, le Sabbat, mais également les chasseurs. La paix se devait d’être totale.

Les demandes du jeune homme semblent assez adéquates. Le vampire hoche la tête doucement. « Vous n’avez pas le don de guérison ? » interrogea-t-il surpris néanmoins, pensant que les hybrides liéchis comme les hybrides oupyrs possédaient certains talents dans le domaine. Il agita une corde reliée à un système de cloche appelant ainsi des serviteurs car la demande requérait des éléments à des endroits trop différents. Et puis l’Oupyr laissait généralement ses serviteurs agirent, ils le prenaient mal quand le saigneur des lieux faisait sans eux. Et puis, le sujet de Vuk surgit dans la conversation. Ce changement de sujet étonna Dracula qui répondit sans se poser de question de prime abord, mais comme le jeune homme continuait avec ses questions, un sourcil se haussa alors qu’il observait le jeune homme qui continuait à le questionner. « Je le connais depuis que le pacte a été instauré. Mais je crains que nous ne soyons intimes. Qu’est-il pour vous ? » questionna-t-il en regardant droit dans les yeux le jeune garçon. Dracula pouvait être assez direct, comme tout chef de guerre, il savait chercher la loyauté de ses sujets par une franchise imparable. L’arrivée d’un serviteur les interrompit. « Nous aurions besoin d’eau claire, de linge propre et de feu, ainsi que d’un endroit où mener une opération. » Le serviteur fronça les sourcils. « En cuisine, il y a de l’eau et une cheminée. De plus, vous aurez plus de lumière qu’ici. Je me charge d’y faire parvenir du linge propre. » Le saigneur se tourna vers le jeune homme, le questionnant du regard, si cela lui convenait.

by eden memories