Hurt me with your silence until we reunite

@Lasota & @judith

Brume qui enveloppe la forêt, l'hiver qui est là rend les environs silencieux. Hibernations et migrations la faune dépérit en cette saison, seuls restent les pas aléatoires des mythes qui s'y promènent. IL y a moins de touristes, en cette saison, Judith reste alors bien plus longtemps dans la forêt, près des siennes ou simplement à la recherche de quelque chose pour combler ses besoins, son ennui, son envie diabolique de tourmenter quelqu'un. Et même après avoir provoqué l'arythmie dans le cœur d'un randonneur solitaire elle a poursuivit son chemin à pas lents. Sa silhouette infernale se confond parfaitement avec la nature morte de l'hiver, dépourvu de couleurs, dépourvu de vie, elle poursuit le chemin plus loin que là où elle se rend d'habitude parce que quelque chose dans l'air a éveillé en elle des frissons. Son corps en est captivé, elle marche guidée par ses instincts en sachant déjà ce qu'elle va trouver au bout du chemin.

C'est son odeur qui l'attire, son parfum, irrésistiblement, la démone est attirée comme un papillon de nuit à la lumière. Elle marche, reprend petit à petit forme humaine, ses jambes de bous disparaissent, ses épaisses cornes aussi et sa peau reprend son teint habituel. La vision de cauchemar laisse l'apparence d'une belle jeune femme, celle qu'il a toujours connue, celle qu'il a cru séduire alors que c''était elle qui menait le jeu. Faire tourner en bourrique les autres, c'est sa spécialité, les Ala sont joueuses, mais avec lui ça avait été un véritable caprice. Elle s'était laissée séduire, y avait rajouté son charme, parce qu'elle l'avait voulu. Et maintenant c'est lui qui reste dans les méandres de son esprit quand plusieurs années plus tard toujours elle le croise, et toujours c'est la même passion qui les anime.

C'est une malédiction.

Elle ne se savait pas capable de tels sentiments et pourtant c'est bien cela. Son être palpite à l'idée de le voir, à l'idée de l'agacer et pour finalement que ses lèvres rencontrent les siennes. Trois ans tout au plus, qu'ils ne se sont pas vus, les occupations et les natures respectives qui les empêchent de vivre pleinement cette histoire qui dure depuis des siècles entiers. Elle le cherche et elle le trouve, il est là son beau loup, la peau nue de l'homme qui lui fait dos, la démone s'approche doucement et observe le coin aménagé par ses soins tandis qu'il se baigne dans la rivière. Un homme de la forêt qui sent le cèdre et la résine, mais a le goût sucré des fruits sauvages, il n'y a que pour lui qu'elle ferait cet effort là de faire des kilomètres pour avoir la chance d'y goûter. Alors elle se cache et observe religieusement, le regarde se baigner, avec quelle force l'eau s'écarte sur son passage jusqu'aux ruissellements sur chaque parcelle de sa peau quand il sort de l'eau. Son regard glisse sur les contours de son corps, elle ne cherche pas ce qui a changé parce qu'ils ne changent pas, elle cherche et tente de se souvenir de la texture, de son grain de peau sur les moindres recoins de son corps.

Elle sort de sa cachette, tandis qu'il se sèche s'approche encore, arrive à son dos et glisse ses mains sur ses hanches, remonte son torse nu de caresses doucereuses tandis que ses lèvres se nichent dans son cou humide, attrape l'insolente gouttelette d'eau qui s'échappe de sa nuque. Si elle avait été dotée de canines elle l'aurait mordu pour affirmer sa possession et marquer son territoire. Mais elle se contente d'un baiser piquant et qui éveillent ses sens, il n'a pas besoin de se retourner pour savoir que c'est elle qui est revenue le voir. Elle sait qu'il lui tient encore de la rancune et ce n'est qu'une question de secondes avant qu'il ne la repousse pour lui en faire le sermon et que sous ses doigts ses muscles se crispent sous la colère. Mais la provocation a toujours été sa spécialité, d'autant plus qu'elle aime le voir dans des états de rage même si cela est porté contre sa personne. Il est une créature fascinante et dont elle ne se lasse pas d'en étudier les moindres émotions. « Bonjour mon amour » Elle souffle dans sa nuque, se demande si elle prend la forme de cette hybride Vila, le prendra t-il avec humour ?

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@Judith & @Lasota

C’est sous forme humaine que j’aime à me baigner dans la petite rivière, qui borde ma tanière. Nu, je pénètre dans l’eau glacée. Cela n’a pas d’importance pour moi. Le froid ou le chaud ne m’atteigne que peu. Il ne neige pas aujourd’hui. Il n’y a pas de Vila dans ce petit ruisseau, qui borde l’endroit où j’ai choisi de me reposer, loin au cœur de la forêt. Il n’y a pas de sentier qui mène ici. Il n’y a aucun chemin, et j’ai protégé les alentours par des ronces et autres plantes dissimulant mon antre. Je m’y repose. En cette petite clairière, j’ai créé avec les arbres et plantes rampantes une cabane et un lit où me reposer. J’ai aussi entassé sous ce toit de verdure les rares objets et souvenirs, qui m’importent, telle que l’épée offerte par Dracula autrefois. Non loin de là broute un cheval, que je monte parfois. Il y a quelques animaux, qui errent ici bien souvent. Ils ne me redoutent pas, parce que je suis leur protecteur. Le chant des rares oiseaux restant ici en hiver brise le silence et m’arrache un sourire, alors que j’offre mon visage à la caresse tiède du soleil d’hiver.

Après quelques instants à profiter du soleil, je commence à laver ma peau blanche. Je laisse l’eau ruisseler sur mon être rafraîchissant. Je prends mon temps pour faire ma toilette, jouant un peu avec le liquide cristallin. J’ai toute la journée, alors je profite. Mon espérance de vie m’offre cette opportunité de ne pas devoir courir après le temps comme les Mortels. Puis le silence s’installe dans ma petite clairière. Un silence trop lourd, dépourvu du bruit habituel des animaux et des sous-bois. Je finis donc de me laver et je sors de l’eau. Mon regard émeraude voyage sur ce qui m’entoure. Je commence à sécher brièvement ma peau, alors que je reste aux aguets de chaque bruit des sous-bois. Une autre Créature se terre près d’ici, ayant effrayé les petits êtres me tenant généralement compagnie. Je devine ta présence. J’imagine qui ose venir jusqu’ici, perturber ma retraite. Il n’y a que toi qui as cette audace et cette témérité. Tu reviens toujours me hanter, au travers des siècles.

Ta main court sur ma hanche dénudée. Ton corps se colle au mien. Et je sens tes lèvres mutines dans mon cou. Tu lutines pendant quelques secondes ma peau humide, léchant avec délicatesse les gouttes d’eau. Ta main finit par remonter sur mon torse. Tu restes ma faiblesse, malgré ma colère qui ne décroît pas. Parce qu’un lien spécial m’unit à toi, similaire à celui que j’ai brièvement partagé avec l’Hybride Vila. En soi, je n’ai aimé que deux femmes. La première, toi, me tient attaché à elle par une passion brûlante et immortelle, qui est née d’un caprice et d’un jeu de dupe. L’autre fut tendresse et douceur, et elle m’a lié à elle par je ne sais quel artifice. Je me rappelle notre rencontre. Je devine que tu as pris la même apparence de jeune femme. Tu prends toujours la même de toute manière. Tu m’as dupé autrefois parce que tu me voulais, parce que tu désirais jouer avec mon être. Je ne t’ai pas pardonné ce mensonge et cette duperie. Et tu la renouvelles à chaque fois. C’est le même scénario : tu viens, on se dispute et on cède. Nous ne pouvons être ensemble.

Je regrette presque le désir qui peut s’implanter en moi sous tes caresses. Mais ton murmure brise le bref moment. J’attrape ton poignet, et je te force à reculer alors que je me tourne pour te faire face. « Ne m’appelle pas comme ça ! Ne mens pas ! », je feule tel un félin. Je te force à reprendre de la distance. Mes yeux virent dangereusement au carmin avant de reprendre leur couleur claire d’un ciel automnal. Tu viens de violer mon antre, mon refuge. Encore. C’est une spécialité chez toi, tu me trouves toujours. C’est inévitable, nos routes finissent toujours par se rejoindre. Il est inutile de te demander comment tu es arrivé ici. Tu as suivi ce lien invisible qui nous relie. « Que fais-tu ici ? T’ennuierais-tu ? Penses-tu que je suis toujours un ignare, qui se laissera berner par tes tours pour te servir de jouer et amant faute de mieux ? », je grogne. Je te repousse avant de te libérer le poignet. « Je ne serais point ton jouet. » J’en ai un peu assez de tes manigances et tes jeux sournois pour ton bon plaisir. « Trouve-toi un Humain. »

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@Lasota & @judith

Les muscles sous ses doigts se crispent, il réagit, lui attrape le poignet et l'éloigne de lui. Rejet, comme bien souvent quand ils se croisent, il commence par refouler ce qu'il peut ressentir pour elle pour ce qu'il s'est passé il y a bien longtemps. Elle sait que cela va durer encore, elle ne s'est jamais excusée, elle ne compte pas le faire, parce que ce n'est pas dans ses prérogatives et qu'elle passe outre de ce qu'il peut arriver. Elle ne connaît pas la rancune, si quelque chose l'agace elle fera tout pour le détruire, ne laissant pas de place aux ressentiments parce qu'elle est déjà destructrice de nature. Mais Lasota, son beau Lasota lui il a une place trop spéciale pour qu'elle laisse tomber ce qu'elle vit avec lui. Il ne la croit pas, quand elle l'appelle son amour, pourtant ces mots là elle ne les prononce qu'en sa présence. Ses iris rougeoyantes de colères reprennent leur belle couleur glacée, elle sourit doucement, contrairement à lui elle est contente de le voir.

« Tu es si rancunier. » Elle souffle entre ses dents, emboîte le pas alors qu'elle commence à tourner autour de lui pour mieux admirer les courbures de son corps parfois encore humides de son bain. Quelques trois quatre ans qu'ils ne se sont pas vus, ce n'est pas le maximum de silence qu'ils ont passé sans se voir et même à travers les années de son immortalité elle a parfois tendance à trouver le temps long quand elle ne peut pas le voir, ce sont ces années là qu'elle compte, alors que le temps a toujours été quelque chose de superflu pour elle. Elle est tombée pour lui, il y a de cela des siècles, elle ignore si c'est cela l'amour, ce n'est pas quelque chose qu'on lui a appris. Mais elle a l'impression que c'en est véritablement. Sans réellement se l'avouer elle sait qu'il y a cette chimie indescriptible entre eux, que les temps des menaces finissent toujours par des élans d'une douceur indescriptible et qu'elle s'en va toujours en regardant une dernière fois sa silhouette par dessus son épaule. Ils ne peuvent être ensemble, leur nature ne le leur permet pas, mais quand elle le retrouve elle se sent bien. Elle revient face à lui, après s'être retrouvée plongée dans ses pensées nostalgiques. Il est la seule personne à lui inspirer du bien. « Qui a dit qu tu étais un jouet ? Moi ? Est ce que je l'ai dit Lasota ? » Il n'est pas un jouet, contrairement aux humains avec qui elle s'amuse, qu'elle tourmente jour et nuit. Il tire bien trop vite ses conclusions. Elle rit, doucement, il lui en veut de l'avoir dupé, alors qu'il est dans sa nature d'user de transformation. Personne ne saurait dire si elle a une véritable forme, elle-même ne le sait pas, elle sait que le visage qu'elle lui montre est celui qu'elle porte toujours en étant humaine.

« Vas tu enfin me dire pourquoi tu me portes cette rancune ? Parce que cette nuit là tu avais pensé te reproduire avec moi ? Parce que je ne peux pas te faire de descendance ? ». Il n'était pas le premier Liéchi qu'elle croisait, elle sait leurs besoins de descendance et d'user de jeunes femmes humaines parfois pour cela. Son doigt vient courir délicatement sur sa mâchoire et malgré le jeu de provocations elle rêve de poser ses lèvres sur les siennes, que son corps chaud réchauffe le sien froid et qu'il la serre, qu'elle ressent toute l'affection qu'il sait avoir pour elle. « Es tu sûr que ce n'est pas toi qui m'a dupée en ne me présentant pas clairement tes intentions ? » Elle s'est laissée prendre au jeu, par amusement d'abord, parce qu'elle avait trouvé son jeu de séduction attendrissant et qu'elle avait décidé de le récompenser de ses efforts. Et puis elle l'avait tant désiré que finalement cela avait été d'une perfection rare, d'une passion dont les frissons lui reviennent encore. « Je suis venue te trouver parce que tu me manquais. »

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@Judith & @Lasota

Mon regard colérique prend la couleur du sang vaguement, rappelant les animaux albinos. Puis je te repousse, sans douceur et sans ménagement. Tu as beau paraître fragile et petite, je sais que tu ne l’es pas. Les Alas sont tout sauf des êtres à protéger, parce qu’elles sont douces et belles. Vous êtes ce que les Humains appellent des Démons, le pendant féminins de Kochtcheï. Et je connais ta vraie nature. Je sais ce que tu désires : attiser ma colère pour après me faire céder. Encore. Ou peut-être que cette fois-ci, je résisterais. Les siècles s’écoulent, Judith, je deviens vieux et donc plus fort à ne pas succomber à tous mes désirs face à une femme. Pour moi, c’est un combat intérieur à mener pour conserver dignité et honneur, pour ne pas être ton animal de compagnie obéissant comme tu le désires tant depuis notre rencontre. Pour toi, c’est un jeu malsain pour obtenir ce dont tu as envie sur le moment. Tu peux être belle et tu peux posséder ce pouvoir sur moi, par ta magie démoniaque. Cela ne veut pas dire que je me soumettrais un jour de mon plein gré à ta dominance.

Tu me juges rancunier. Je rirais bien. Mais je me contente de rester sur mes gardes, alors que tu me tournes autour tel un oiseau de proie. Tu regardes ce que tu estimes être de la marchandise. Tu convoites toujours la même chose. Et tu me traites tel un objet servant à satisfaire tes désirs et besoins. Si tant est que l’amour soit un besoin pour une Ala. Je te laisse faire, visage fermé. Après tout tu n’es que destruction. Rien de positif et de sain ne peut ressortir d’une quelconque relation avec toi. Tu tentes de me détromper sur cette idée, une fois de nouveau face à moi. J’ai un rire sarcastique sur le moment. « Bien sur. », je susurre dans un feulement presque félin. « Ce n’est pas comme si tu avais usé de ta magie pour me piéger et faire de moi ton petit animal de compagnie, que tu viens cajoler quand tu en as l’envie après l’avoir tourmenté au maximum. Je ne suis pas un mortel, Judith. Je connais les Alas. » Comme tout Mythe, je connais les autres Immortels. Du moins, ai-je vécu assez longtemps pour en savoir assez au fil des rencontres. « Tu n’as pas besoin de le dire. »

J’attrape ton poignet pour éloigner ta main de mon visage. Je ne redoute nullement de te faire mal, n’ayant qu’un geste brusque sans douceur. « Ne pense pas tout connaître aux miens. J’ignore quelle magie tu as utilisé sur moi. Et je sais que tu en uses toujours pour me maintenir sous ta coupe et faire de moi ton animal de compagnie. Mais un jour, je me libérerais totalement. » Je relâche ta main pour reculer d’un pas avec l’intention de me vêtir un minimum. Peut-être que je me mens. Peut-être suis-je de mauvaise humeur. Ou peut-être que tu es seule capable de faire ressortir tout ce qu’il y a de noirceur et de mauvais en moi. Peut-être réveilles-tu par ton aura sombre cette part de violence latente, qui m’a habité quand j’ai combattu avec Dracula.

Contrairement à ce que tu crois, nous ne séduisons pas uniquement pour nous reproduire. Parfois nous sommes juste amoureux. « C’est toi qui es venue à moi. », je te rappelle. C’est toi qui m’as trouvé en forêt et m’as dupé. Moi, j’ai cédé trop facilement à une pulsion instinctive face à la beauté que tu étais. Et que tu es toujours. Je m’arrête pour tourner la tête et te regarder avec un haussement de sourcils. « Je te manque ? », j’ai presque envie d’être ironique. « Sais-tu au moins ce qu’est le manque ? » Autrefois, je souffrais à chacun de tes départs et silence, stupide petit Liéchi que j’étais. Aujourd’hui, je sais que tu ne peux pas ressentir ce genre de choses. J’ai appris à dompter ce lien en moi qui me rattache à toi et que je ne peux briser. Pour l’instant.

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@Lasota & @judith

IL la rejette encore, malgré le contact physique et ses doucereuses caresses. Sa colère finit par la toucher, parce qu'elle n' a pas l'habitude qu'il la repousse de cette manière là. Peut être qu'elle a été trop prétentieuse avec lui, de croire que tout pourrait rester simple entre eux alors que sur les années il lui est tout aussi difficile de l'oublier et de vivre sans lui. Trop longtemps qu'elle ne l'a pas vu et elle avait espéré des retrouvailles plus tendres. Au lieu de cela, exposée à sa colère, elle finit par laisser tomber ce regard rieur qu'elle lui lance, fronce les sourcils alors qu'elle se rend compte qu'il ne la croit pas, qu'il ne lui fait pas non plus confiance. Jamais cela ne l'aurait touchée, jamais elle n'y aurait porté d'importance. Hélas c'est de Lasota qu'on parle.

Et il croit encore et toujours depuis des années que sa magie le tient prisonnier mais elle n'est pas capable de faire une telle chose, les tourments qu'elle impose aux mortes sont de l'ordre du cauchemar et non pas du charme. Elle se transforme en monstre pour hanter les autres et a aucun moment elle n'a essayé de rentrer dans l'esprit de Lasota. Elle lui a rendu service en prenant sa plus belle apparence et il a été séduit tout elle l'a été. Quand il dit connaître les Ala alors il se trompe parce qu'elles sont beaucoup trop discrètes pour être percées à jour. Rares sont celles qui se mélangent aux autres, mais Judith est une créature très âgée, sur les années elle cherche à connaître tout un tas de choses à défaut de ne pas être reine. Elle soupire doucement, Lasota est persuadé d'être sous l'influence de ses pouvoirs et qu'elle ne l'use que quand elle s'ennuie. Alors qu'il ne se passe pas un instant sans qu'il ne soit pas dans sa tête. Leurs races respectives provoquent un conflit dans la compréhension de certaines choses, ils ne peuvent pas rester ensemble, en couple. Mais cela ne les empêche pas de s'aimer et c'est ce qui met Lasota dans ce déni là. « Il n'y a pas de magie Lasota je ne suis pas capable de faire ça. Pas avec toi. » Elle remet les choses à leur place, pour commencer, par de sortilège ni de malédiction sur sa personne, il s'agit de choses plus profondes que de la magie, il s'agit des sentiments qu'ils se portent, deux âmes sœurs. Elle se recule, change de forme pour une apparence plus monstrueuse. Elle devient plus grande, des pieds de bouc, une tête de taureau et des yeux rouges, elle prend l'apparence de ce que les mortels craignent le plus et n'a pas pour ambition de faire l'inverse. Telle est sa magie et elle lui en fait la démonstration « Je ne suis pas succube, je suis un démon, je me nourris de la peur des mortels je n'ai pas d'intérêt à faire de toi un animal de compagnie. Ma magie principale est la métamorphose » La créature grogne. Puis elle reprend son apparence doucement, laisse ses traits de cauchemars pour la beauté qu'il lui connaît, l'apparence qu'elle prend toujours, celle qu'il a toujours connue.

C'est ses sentiments et l'attraction qu'elle a envers lui qui la ramènent toujours à lui et ce tout au long de ces années. Et quand elle le quitte il ne se passe pas un seul instant où elle pense à lui. Mais il ne croit pas un traître mot qui passe ses lèvres et elle ne peut rien faire d'autre que le regarder noyé dans le déni. « Je reste avec toi autant de temps qu'il m'est possible. Que tu le penses ou non. »  Il l'a repoussée mais elle reste plantée devant lui, ses iris sombres accrochés à l'acier des siens. Il lui manque, même si elle sourit, même si elle rit à sa colère parce qu'elle ne comprend pas sur quoi celle-ci est fondée. Leurs différences font souvent qu'ils ne parviennent pas à se comprendre mais elle essaye de se montrer au maximum honnête avec lui. « fais de moi ta compagne. » Elle ne sait pas comment deux êtres se lient dans sa culture. Les mortels se marient, les vampires aussi semble t-il, les Ala ne connaissent pas cela.

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@Judith & @Lasota

Étrangement, tu perds ton sourire et tu t’attristes. J’ai un froncement de sourcils. Je m’attendais à un combat verbal entre nous, que tu me renvoies ce que tu penses de moi. Je m’attendais plus à de piques ironiques, des moqueries ou des injures. Pas à te toucher au point que tu perdes ce sourire, qui ne te quitte jamais. Tu sens la tristesse. Je le ressens. Et même si je veux rester de marbre, je suis touché. Quelque chose en moi se brise à te voir aussi blessée par mes propos. Pour autant, je ne m’excuse pas. Je ne retire rien. Parce que je sais que je n’aurais des explications qu’en te repoussant dans tes retranchements. Je te regarde reculer d’un pas, mais tu ne fuis pas. Tu ne sembles pas vouloir combattre non plus. Tu sembles chercher un compromis, à prouver que je me trompe. Peut-être est-ce le cas. Mais au moins tu ne joues plus. Tu te montres sincère et tu acceptes de discuter. Pour ma part je reste face à toi, toujours totalement nu et silencieux. J’ai craché mon venin. C’est à ton tour maintenant.

Peut-être que je cherche une explication rationnelle là où il n’y en a point. Mais j’attends silencieux ta réponse. M’as-tu ensorcelé ? Quel est ton vrai pouvoir d’Ala ? Je ne l’ai jamais vraiment su. J’ai un autre froncement de sourcils, quand tu m’affirmes ne pas pouvoir me contrôler comme je le sous-entends. Si ce que tu dis est vrai, alors le lien qui nous unit est d’une autre nature, bien plus fort que nos désirs propres. Je crois que les Humains appellent cela les âmes-sœurs, l’amour. C’est un concept que je connais, mais qui est éphémère chez les miens. Or notre lien dure depuis des siècles voire plus. « Soit. », je murmure lentement. Je ne peux pas contrer cela. Je n’ai aucune preuve qu’un maléfice fût utilisé. Après tout, ce serait une magie bien douce que de rendre amoureux un Liéchi d’une Ala. Mais je ne comprends toujours pas vraiment cet attachement. Je m’apaise juste dans ma manière d’aborder le sujet. Par contre, je ne te quitte pas des yeux.

Puis tu recules. Tu changes alors de forme, prenant une apparence monstrueuse, mélange de plusieurs animaux sauvages. Tu es donc toi aussi une Métamorphe. Et rien ne prouve que ton apparence de jeune femme très belle est ta vraie apparence. Mais après tout rien ne prouve que ce corps musclé, qui plaît tant aux Mortels, est ma vraie apparence. Je change de forme au gré des envies, capable de me métamorphoser en plante ou animal de mon choix. Je ne recule pas. Je n’ai pas peur de toi. Je te regarde juste sous ton apparence horrifique et j’écoute ce que ta voix grondante dit. « Je vois cela. », je réponds quand tu me dis n’être que Métamorphe, et te nourrir des peurs des Humains. « C’est donc cela ton vrai pouvoir. » Me voilà fixer sur le sujet. Je me suis toujours demandé quelle était ta magie. Maintenant j’ai ma réponse. Est-ce que cela change quelque chose à notre lien ? Je ne crois pas. Je suis mal placé pour juger ton apparence physique après tout. Lentement, tu reprends la forme d’une jeune femme. Je me demande si cette forme-là aussi tu peux la modifier à loisir.

Le calme et le silence revient dans ma clairière. Nous nous observons silencieusement après tes aveux. Puis tu reprends la parole pour me dire que tu pars par contrainte. Tu restes avec moi aussi longtemps qu’il t’est possible. Je demanderais bien ce qui te pousse à partir, mais tu reprends la parole. « Pardon ? », je te demande pris au dépourvu par ta supplique. Je cligne des yeux. « Que veux-tu dire par être ma compagne ? », je questionne toujours pris au dépourvu par l’inattendue requête. Parles-tu d’être avec moi comme certaines humaines le sont brièvement. La surprise est énorme. Je t’aurais cru plus éprise de ta liberté. « Tu veux être ma compagne, rester avec moi ? Tu es certaine de vouloir de cette vie… ici… » Je désigne la forêt, mon antre de verdure qui à moi me suffit amplement. Je suis un Liéchi. Je ne peux vivre au village. « Tu pourrais dormir sur un lit de mousse et de fougères et vivre en pleine nature, juste pour être avec moi ? » Je me demande si tu mesures le prix de ta demande. Je ne la refuse pas. J’ignore comment je peux y accéder. Et je ne vais pas nier que cela me plaît comme idée, te garder pour moi seul… « On dirait que tu parles d’un… » J’ai un geste vague, cherchant le mot des Mortels. « Un mariage ? Une union comme dirait les Humains. » Voilà, ça doit être cela. « Je ne sais pas comment on fait ça. », j’avoue finalement.

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@Lasota & @judith

Lasota calme ses ardeurs à mesure qu'elle calme ses provocations, ils marchent souvent en symbiose, dans les pires comme dans les bons moments et c'est souvent ce qui la trouble elle. Elle ne peut pas le blâmer pour ne pas savoir ce dont elle est réellement capable. Les Ala restent mystérieuses et de manière générale les mythes ne se mélangent pas forcément entre eux, restent avec les siens. Judith est un électron libre, trop vieille pour rester toujours au même endroit. Et pourtant Lasota, elle sait que pour lui elle serai capable de faire cet effort là. Il s'adoucit, elle reprend sa forme humaine face à lui et il ne relance pas le débat de savoir si elle l'a ensorcelé ou pas. Ce qui les lie, c'est autre chose que de la magie. Son regard plongé dans le sien, elle sait que sa proposition a passé ses lèvres sans même qu'elle ne puisse se raisonner. Elle l'a voulu comme ça, sans savoir combien de temps cela allait durer avant qu'elle ne veuille aller autre part, elle ne veut pas le blesser. Mais elle ne dit rien, prend une grande inspiration, là tout de suite elle veut rester toute sa vie avec lui l'aimer dans la nature.

Il lui demande si elle serait prête à tout abandonner pour vivre ici, montrant son campement de fortune comme si le confort était un possible blocage pour elle. C'est vrai qu'une maison c'est rassurant, mais la forêt ça l'est d'autant plus. « Oui je le pourrais je suis née dans la forêt. » Elle est née dans la forêt et même si sa longue vie l'a amenée à vivre de manière plus civilisée, dormir dehors à même le sol n'est pas un problème. Elle voudrait voir autre chose que sa colère, craint que cela ne finisse par les séparer si elle en fait trop et si elle n'essaye pas de calmer un peu le jeu. Il parle de mariage, elle ne pensait pas forcément à cela quand elle disait compagne, mais c'est dans ce genre d'idée, qu'ils ne se séparent plus pendant des années pour se recroiser au hasard entre les crises de colère et les instants plus tendres. « En quelque sorte, quelque chose comme ça oui » Elle ne sait pas comment ils font, ces humains, il n'y a pas telle cérémonie chez les Ala mais elle voudrait avoir cela avec lui, une preuve qu'ils se font à tous les deux. Pas besoin de témoin, ils peuvent se marier tous les deux tous seuls dans la nature.  Un pas vers lui, elle stoppe, pour voir s'il se recule si elle s'avance trop, elle en fait un second, le pied gauche à la hauteur du pied droit. Elle est proche de lui, mais pas encore contre son corps. Il est grand, elle a choisi d'être plus petite que lui, si elle avait voulue le dominer sa forme humaine aurait été davantage impressionnante. Mais il n'y a rien, elle scrute son regard puis laisse glisser une de ses mains jusqu'à la sienne, dépose un baiser sur le dos de celle-ci. « Je ne sais pas comment on fait non plus. » Est ce que c'est important de savoir l'organisation dans les détails ? Pour la plupart des mythes, les actes sont superflus, l'intention compte. Il suffit de se le dire, il suffit de l'attester, c'est un fait qui ne regarde qu'eux deux.  « Ça te plairait ? Que je reste avec toi ? »

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@Judith & @Lasota

Ta proposition a coupé mon élan de colère. Parce qu’elle est inattendue et surprenante. Toi, qui viens de m’expliquer que tu aimes ta liberté et ne peux donc rester plus que quelques heures en ma présence, proposes de devenir ma compagne ? C’est presque une plaisanterie. Je t’ai presque toujours connue vivant dans des demeures humaines confortables. Comment pourrais-tu vivre ici ? Comment pourrais-tu te satisfaire d’être avec moi non stop ? J’ai un doute. Mais la surprise reste plus importante que le reste. Je te questionne en désignant mon humble demeure de verdure. Te vois-tu rester ici ? Tu me parles d’être née dans les bois. Certes tu ne partages pas avec eux le même lien que moi. Tu ne peux pas juste vivre en pleine nature et te sentir comblée, comme je le peux. Lentement alors que tu réponds, je te dépasse pour regagner ma paillasse de mousses et branchages. J’attrape un pantalon que j’enfile. La nudité n’est pas un problème en soi. Cela m’est même égal. Mais au moins je m’occupe les mains. Ensuite j’enfile un T-shirt comme les Humains appellent cela.

Je plisse du nez. Mariage. C’est un mot humain, que j’entends parfois dans la bouche de mes maîtresses de passage. Cela n’existe pas chez les Liéchis. Déjà nous en sommes que des mâles. Ensuite, les Mortels ne restent jamais éternellement avec nous. Elles aiment trop le confort et la sécurité des maisons des villages et villes. « Cela n’existe pas chez les miens. », je commente alors que j’ai fini de me vêtir. « C’est très humain. Peut-être les Oupyrs ont-ils un rituel pour ça. Mais pas nous. » Et en même temps, aucun Mythe ne se marie. Les Vilas, parfois quand elles sont contraintes par des Humains. Mais cela ne dure jamais. Et puis chaque Mythe, hormis les Oupyrs, n’est composé que d’un seul genre. Cela nous oblige à chercher après les Mortels pour avoir une descendance. Je ne me souviens pas que deux Mythes aient pu un jour convoler en juste noce. Peut-être est-on une exception. Je n’en sais rien.

Je me tourne pour te faire face quand tu m’interroges. «Mais tu ne resteras pas, n’est-ce pas ? », je commente avec un haussement d’épaules. « Tu l’as dit toi-même. Tu ne restes que le temps que tu peux supporter d’être près de moi. Et il est très court. Alors tu partiras dans quelques heures. Peu importe les promesses. La liberté est ta seule amante. » Je le sais au fond de moi. Et tu le sais aussi. C’est un cercle sans fin. C’est comme cela que ça fonctionne. Tu me trouves. Nous partageons un moment. Et tu repars. Le temps s’écoule jusqu’à notre prochaine rencontre. « Cela changerait-il quelque chose que je le veuille ? », je te questionne en penchant la tête sur le côté. Je fais un pas vers toi avec un froncement de sourcils. « Parce que si ça me plaît tu vas rester réellement ? Cela changera quelque chose pour toi ? » Je n’en suis pas persuadé. Mais qui sait ? Je ne connais pas l’avenir. « Qu’attends-tu de moi Judith ? », je demande finalement. Je suis las de nos disputes incessantes, de ce schéma répétitif. « Que désires-tu vraiment ? »

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