Petits jeux dans les sous-bois

@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Je m’étire et je baille. Mes griffes se plantent dans la grosse branche d’arbre sur laquelle je suis allongé. Après avoir secoué la tête, je saute en bas de mon perchoir. Lentement, je me retourne pour planter mes griffes dans le tronc. Et je le lacère, marquant un peu mon territoire. C’est un peu inutile, vu que je vis la moitié de ma vie sous forme humaine. Mais j’aime particulièrement l’automne et l’hiver. Certes il fait froid et humide, mais il n’y a plus trop de Touristes, une fois la Toussaint passée. Je peux donc à loisir me métamorphoser pour errer dans les bois et profiter de ma forme animale. Et je me sens bien en Lynx. Parfois, j’imagine rester ainsi pour toujours. Mais la pensée s’éloigne bien vite. Tant que Maman vivra, je sais que je retournerais au village et que je vivrais comme un Humain. Mais quand elle ne sera plus là, j’ignore si je trouverai encore la foi d’accepter d’être à moitié humain et de vivre parmi eux. Pour quelle raison reviendrais-je à Bran ? Pour qui ?

Finalement, je délaisse mon arbre et je pars trottiner dans les sous-bois. Je hume les odeurs ambiantes. Je profite de l’après-midi et du temps sec et lumineux. Je saute sur une autre branche pour passer d’arbre en arbre tout en observant le monde en dessous de moi. Peut-être que je finirais par repère une proie ou un autre lynx. Cela m’offrira un moment de jeu ou de chasse poursuite. Et je manque un peu d’activité, parce que je sens une tension nerveuse parcourir mes muscles. J’ai besoin d’exercice ou de reprendre forme humaine. Allongé sur une branche d’arbre, pas très loin de mes vêtements, que je prends la peine de retirer avant chaque transformation. Ce serait dommage de devoir retourner nu au village, même si la nudité n’est pas un problème pour moi. Je remue la queue lentement d’impatience. Les minutes s’égrènent alors que mes yeux dorés observent les mouvements au sol, cherchant à repérer quelque chose. Je finis par poser ma tête sur mes pattes avant. Et je sens que je vais somnoler de nouveau.

C’est un bruit, qui attire mon attention. Je relève la tête, les oreilles bien droites à l’affût. Et je repère ta fourrure blanche en premier à travers les arbustes et les branchettes. Je me redresse lentement. Je te connais depuis longtemps. Depuis l’enfance et je te dois beaucoup. Tu es un peu la grande sœur que je n’ai pas eue, une espèce de mentor bien que tu sois Louve et moi Lynx. Je me prépare lentement. En remuant l’arrière-train. Et quand tu passes sous ma branche, je te saute dessus. Et je t’emmène dans ma chute, nous faisant rouler dans les feuilles mortes et brindilles d’herbes. On finit par s’arrêter. Et je me redresse lentement, avant de te donner un coup de patte sur le museau sans sortir les griffes. Puis je recule de quelques pas. Et je me transforme lentement en humain. Mes os craquent. Mes poils disparaissent. Et ma morphologie change. Je finis nu à quatre pattes face à toi. Et je relève la tête avec un sourire amusé. « Salut Snežana, comment vas-tu ? »

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Petits jeux dans les sous-bois

@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

L'heure est à la promenade, alors que l'hiver s'installe lentement, Snezana prend les devants pour repérer les futurs sentiers où elle emmènera les touristes cette année. Le paysage change tous les ans, il n'est pas question de déblayer la neige et déranger la nature mais il y aura des sentiers parfois naturellement tracés.  Elle vérifie qu'ils conduisent bien par là où ils souhaitent les mener, directement entre les griffes des mythes. La louve blanche évolue dans le bois, s'arrête, observe, elle renifle la terre et se rappellera de chaque endroit. Le bois est bien assez calme aujourd'hui, un bruit la met aux aguets, elle se redresse et remarque un mulot. Les animaux se préparent à hiberner pour certains, lui se contentera de chercher la chaleur et la nourriture. La louve passe son chemin, et bien entendu elle l'a senti déjà, de loin, de très loin. L'odeur de Yasen passe dans ses capteurs olfactifs sensibles, elle sait qu'il n'est pas loin mais ne cherche pas à le trouver pour le moment, occupée à regarder les différents chemins qu'ils pourront emprunter en essayant de prendre en compte l'aspect physique humain. Car elle peut se faufiler et grimper un peu partout ce qui ne sera pas le cas de certains randonneurs. Sur la fin de l'année ils ont tendance à être plus âgés d'ailleurs.

Le museau dans la terre qui commence à être froide, elle sent le passage de Yasen a un endroit, il ne doit plus être très loin. Snezana continue son chemin, mais soudainement surprise par ce poids sur son dos. Les oreilles en arrière, prête à attaquer, quand elle se rend compte que c'est Yasen sous sa forme de Lynx, alors elle ne sort les crocs que pour jouer. Ils roulent, elle grogne et se retrouve sur le dos. Un coup de patte dans le museau, il l'a bien eue cette fois mais elle ne s'avoue pas vaincue. Elle l'observe se transformer, il la salue mais elle s'empresse d'aller lui chopper le mollet dans sa gueule. Elle ne le mord pas, ou alors pas assez pour ne pas lui faire de mal, ce n'est que pour jouer. Snezana grogne et lui agrippe la cheville jusqu'à ce qu'il ressent des chatouilles. Elle mordille sa cheville, c'est parfois une manière à elle de dire bonjour ou de montrer qu'elle est contente de revoir quelqu'un. Elle mordille d'ailleurs souvent les bras de Millosz, elle a conscience de la puissance de sa mâchoire et la maîtrise à la perfection. Puis la louve se redresse, un coup de langue sur le nez de Yasen et elle se recule pour finalement venir se transformer à son tour.

Son pelage blanc disparaît et sa peau laiteuse apparaît. Elle finit par se redresser sur ses pattes et sa belle chevelure longue et rousse pousse sur le dessus de son crâne. Quelques instants seulement et la louve blanche n'est plus, elle est nue et mis à part le froid elle n'a pas de problème à l'être. « Yasen je savais que tu étais dans les parages et je me demandais quand est ce que tu allais me surprendre ! » Elle étouffe un petit rire avant de lui tendre une main pour l'aider à se relever. « Tu m'as eu cette fois je ne t'ai pas senti arriver ! » Elle avoue, il a bien progressé dans sa nature d'hybride et elle l'a aidé à libérer ses instincts animaux tout en sachant garder sa conscience humaine. C'est un parfait équilibre à avoir, elle a appris bien des choses à Yasen et quand elle le voit elle se rend compte qu'elle n'a quasi plus rien à lui enseigner, il vient seul dans le bois, c'est qu'il s'en accommode bien et sait se repérer avec ses sens naturellement plus vifs.

« Je vais bien et toi alors ? » Elle vient prendre de ses nouvelles, parce qu'elle le connaît depuis l'enfance et qu'il a souvent été son partenaire de jeux, un ami proche avec qui on l'a crue en couple une fois, dans l'espoir de la voir se séparer de son frère pour avoir une vie de femme « dans la norme » mais il n'en a jamais été question, ces rumeurs là l'ont mise en colère et elle s'est montrée davantage plus entreprenante avec son frère en public pour qu'ils arrêtent de croire que cela leur passera et qu'ils finiront par faire leur vie chacun de son côté. C'est impossible, elle le refuse. Yasen est un gentil garçon et elle l'apprécie vraiment beaucoup, sans doute un des seuls dans le village qu'elle tolère à ce point, peut être même qu'il est son meilleur ami.

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Petits jeux dans les sous-bois

@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Je sais que tu as senti mon odeur et ma présence bien avant qu’on se voie. Tout comme je t’ai sentie approcher. Mais je suis un peu étonné de te surprendre, quand je te saute dessus pour jouer. Tu devais être bien occupée pour me manquer. Cela dit je sais que tu erres pour d’autres raisons que moi en forêt. Après tout, tu joues aussi les guides pour les touristes, ce que je ne fais pas. Je suis juste un semi-gardien de la nature, qui se sent mieux ici qu’au village. Et je connais tous les sentiers, tous les fourrés des sous-bois. Chaque plante et chaque animal m’est connu. Il en va de même pour toi. On n’a pas la même forme animale, mais tu m’as appris beaucoup de choses. Bien sur j’ai eu l’enseignement de Vuk, mon père Liéchi. Mais il n’est pas Hybride. Il n’a pas à vivre comme un Humain la moitié du temps. Toi, tu le fais tout comme moi. Alors tu as compris très vite comment m’aider et tu as joué à la grande sœur avec moi. Peut-être que le fait que j’ai un âge similaire à ton frère et qu’on est ami à jouer en ma faveur.

Et je te fais rouler dans les feuilles et les brindilles d’herbe, avant de me relever et de secouer la tête. Joueur, je viens te donner un léger coup de patte sur la tête avant de reculer de quelques pas. J’ai gagné cette fois-ci. Et lentement, je reprends forme humaine sous tes yeux. Il me faut quelques minutes pour être de nouveau Humain. Et je relève la tête, totalement nu face à toi toujours en Louve. Je me remets debout tout en te saluant. Il n’en faut pas plus pour que tu me fonces dessus et m’attrape le mollet pour le mordiller. Sur le coup, je tombe à la renverse et je finis les fesses par terre. Et puis tu t’attaques ma cheville jusqu’à ce que je me tortille en rigolant sous tes assauts. Et tu lâches ma jambe pour m’offrir un coup de langue amical sur mon nez. Je souris et je passe une main sur ta fourrure immaculée.

Et tu recules un peu pour reprendre forme humaine. J’observe ta métamorphose similaire à la mienne.  Et tu te retrouves debout face à moi dans le plus simple appareil. J’attrape la main que tu me tends pour me remettre debout. Une fois sur mes pieds, je vais chercher mes vêtements et mon sac. Je fais la moue à ta remarque. « Tu n’as pas été difficile à surprendre ! Tu vieillis mal. », je te taquine en te tirant la langue comme une enfant. Et je reviens vers toi avec mes affaires en main. « Donc je deviens meilleur ? C’est cool je suppose. », je réplique à ton second commentaire avec un sourire. Je continue de progresser ; et en même temps vu notre durée de vie, on a le temps d’apprendre. Et l’équilibre que je possède aujourd’hui entre mes deux natures, je te la dois. J’ignore qui t’as enseigné tout cela. Mais peut-être que tu avais plus de raisons que moi de réussir rapidement à être en harmonie avec ta nature d’hybride.

« Ça va. Content que les Touristes repartent. J’avoue qu’avoir été leur proie une fois m’a largement suffi. Du coup, je suis beaucoup moins venu en forêt qu’habituellement. », je commente avec une grimace. Et je secoue la tête légèrement. « Comment va Miłosz ? », je te demande. Il est Humain alors la saison froide est plus compliquée pour lui que pour nous. « Au fait tu veux mon pull ? », Je te propose en te présentant le vêtement avec un sourire. « Sauf si tu veux rentrer nue au village. » J’ajoute taquin avec un grand sourire avant d’enfiler mon pantalon. Bien sur on souffre peu du froid et la pudeur n’est pas de mise pour nous… Mais je connais encore les normes sociales. « Alors tu faisais quoi seule en pleine forêt ? », je tente de faire la conversation pour le coup.

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@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Se voir nue devant un autre hybride qui sait changer de forme n'est pas inhabituel, ils savent que c'est une contrainte et il est aussi dans leur nature de ne pas se juger. Car ainsi est faire la nature. Snezana ne se cache pas, comme Yasen ne le fait pas non plus, le seul souci est de ne pas attraper froid. Il la charrie, sur son âge alors qu'elle est encore très jeune, Snezana croise les bras sur sa poitrine et lui tire la langue. « C'est que tu n'étais pas un danger ! » Elle rit de bon cœur, contente de le revoir, comme souvent c'est dans la forêt qu'ils se rencontrent. Prise de ses nouvelles, elle l'écoute avec attention. Elle est souvent restée avec lui par le passé, l'a pris sur son aile pour l'aider à se familiariser avec sa forme de Lynx jusqu'à le laisser faire sa petite vie. En temps normal Snezana ne lie pas de liens d'amitié et en particulier avec les hommes, cela est bien plus difficile. Mais lui s'est toujours bien comporté avec elle, un peu comme quelqu'un de sa famille. Du mois le fait que ça implique qu'ils soient proches, mais elle ne pourrait pas être aussi proche de lui qu'elle l'est avec son frère, il y a une nette différence.

Avec l'hiver qui arrive, il y a moins de touristes et quelque part ce n'est pas plus mal pour préserver la nature et les hybrides comme eux qui se transforment en animal et se font traquer. Il y a bien eu une fois où son groupe l'a croisé sous sa forme animale et Snezana n'a pas manqué de sévèrement réprimander le touriste qui allait à sa rencontre pour le photographier sans respecter sa quiétude. C'est pourtant de ses conditions premières que ne ne pas déranger la faune et la flore, on ne déplace rien, on touche rien, on ne perturbe rien. Certains se foutent pas mal de ces règles qu'elle impose et ces gens là sont les premiers qu'elle livre aux mythes par pure envie de vengeance. Elle acquiesce, ça lui fera un peu de tranquilité à elle et son frère également, ils pourront reprendre leurs balades dans le bois pendant de longs après midi plutôt que répondre aux questions idiotes de certains touristes et d'autres qui pensent savoir mieux qu'elle en ayant vu twilight. Bref, c'est dans ces moments là qu'elle se sent véritablement en marge avec le monde qui les entoure, être ici n'est vraiment pas une punition et elle n'envie pas la vie des autres provenant d'ailleurs qu'en dehors de Bran. « Ouais, ça fera pas de mal à la forêt un peu de répit, je vais serrer un peu plus la vis sur es règles de randonnée pour qu'on ne vienne plus t'embêter. » Yasen prend alors des nouvelles de son frère, elle sourit, Yasen fait parti de ceux qui ne sont pas réellement dérangés par la relation qu'elle entretient avec son frère, il la connaît, et puis il sait qu'ils ne dérangent personne, ils sont dans le coin tranquillement. « Il va bien, il est à la maison là. » Elle pense à lui, a hâte de rentrer le retrouver. Yasen lui propose son pull, elle étouffe un rire et l'enfile, il couvre son corps jusqu'à mi-cuisses ce qui sera largement suffisant le temps qu'ils discutent. « Je me transformerai pour rentrer mais en attendant, merci !! » Le pull a l'odeur de Yasen, le est plus habituée à porter les pulls de son frère aimé, mais cela lui convient comme ça.

« je repère les chemins que l'on pourra emprunter cet hiver et à la saison prochaine avec les touristes, il y a de nouveaux sentiers naturels, ça évitera de trop modifier notre belle forêt. Je te donnerai l'itinéraire, comme ça quand tu voudras te percher sur un arbre pour faire ta sieste et saura quelles zones éviter ! » Elle sourit, mais ce genre de comportement de la part des touristes la met en colère. « Tu veux faire le tour avec moi ? »

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@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Malgré la nudité, on tient une conversation banale et taquine. Il n’y a aucune gêne chez les Hybrides Liéchis ou même chez nos pères Liéchis. Je ne pense pas que cela touche les Mythes en général. Je me demande quelle serait la réaction des Étrangers à cette habitude, qui est la nôtre, eux qui se sentent si libérés de toute morale et contrainte, plus évolués et ouverts sur bien de point. À mon avis, ils seraient bien embarrassés face à la nudité d’un Hybride. Cela a un côté amusant en soi. Et je commence par gentiment te charrier sur ton grand âge. Je suis à peine plus jeune que ton frère. Et tu n’es pas beaucoup plus vieille que moi, surtout si on considère la longueur réelle de notre vie, qui dépasse largement celle des Humains. Un jour, tu seras la seule de tous ceux, qui forment aujourd’hui mon entourage filial et amical. Et tu me réponds du tac-au-tac. Je souris. « Bien sur. Je ne suis qu’un petit chaton. », je réplique en tirant la langue. « Mais reconnais que tu étais distraite. », j’insiste un peu pour te taquiner.

Et à mes yeux tu es plus qu’un mentor, qui m’a guidé dans mon apprentissage et l’acceptation de ma vraie nature, tu es une grande sœur de cœur. Je sais qu’on partage une amitié fraternelle unique. Et j’ai sûrement été aidé en cela par mon amitié avec ton frère dès l’enfance. Et je te raconte ma mésaventure de cet été, qui m’a un peu tenu éloigné des bois et de mes moments passés sous forme animale. Il faut dire qu’être chassé m’a refroidi. Il faut croire que les Touristes ne respectent rien, pas même la faune et la flore. Ils viennent même ici dans l’espoir de chasser, ce qui leur est interdit ailleurs. Au moins sommes-nous d’accord sur le bienfait de l’hiver et l’absence d’Étrangers sur nos terres ancestrales. Mais c’est une opinion largement répandue au village, même si pour remplir le Pacte, il faut bien des Touristes à livrer. « Tu n’es pas responsable. J’aurais dû être prudent et rentrer avant la nuit. Je ne pensais pas que certains Touristes venaient aussi ici pour chasser des animaux. » Je grimace au souvenir de cette nuit sanglante.

Et je prends des nouvelles de Miłosz. J’ai un sourire. Je peux comprendre qu’il ne soit pas friand de sorties en pleine nature, quand la température commence à chuter. « Je vais passer le voir avant la fin de la semaine. », je réplique avec lenteur. C’est presque une demande d’autorisation d’approcher ton frère. Tout en allant chercher mes vêtements, je te propose mon pull. Tu éviteras de te refroidir ainsi. Bien sur toi, il est un peu long. Je termine d’enfiler mes propres vêtements. « De rien. », je réponds avec un hochement positif de la tête. « Mais tu sais tu peux me le rendre demain, quand je passerais ennuyer Miłosz. », j’ajoute en tirant la langue. Et je te demande ce qui t’occupe en cet après-midi. Mon regard se perd un moment dans les sous-bois nous entourant. « Si tu veux, j’ai découvert un ou deux sentiers, un petit ruisseau et une mini clairière. C’est assez difficile d’accès pour quiconque n’est pas habitué à la forêt. Mais cela pourrait t’offrir des refuges pour tes promenades avec ton frère. », je te propose gentiment. Et à ta proposition j’acquiesce. « Volontiers, allons promener ! », je réponds. Je suis toujours heureux de découvrir de nouveaux lieux où me reposer sous forme animal.

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@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Snezana tire la langue, s'il n'est qu'un chaton il dit vrai quand il remarque qu'elle était distraite. Elle a relâché sa garde, elle aurait pu se faire attaquer par autre chose et pour de vrai. Les touristes qui chassent son une nouvelle plaie, ceux là quand elle les attrape sous sa forme de loup elle n'hésite pas à les tuer et laisser leurs corps nourrir la terre de la forêt en guise de sacrifice à cette offense. Un problème dont Yasen a été victime et elle s'assurera que cela ne recommencera pas. Alors elle enfile ce pull qui vient recouvrir sa peau nue, bien que la nudité ne soit pas un problème entre mythes.

« Je vais éviter de rentrer les cuisses apparentes, mais tu peux passer quand même ! Milosz sera content de te voir ! » Ils ont beau être dans leur coin souvent, vouloir s'isoler des autres, il y a quelques exceptions à la règle – a condition de prévenir et de ne pas venir à l'improviste. Ces gens là qui n'essayent pas de les changer ni de s'interposer entre eux. Ils sont acceptés et la bienvenue dans leur demeure, même si ce n'est que quelques fois. Leur vie sociale est presque commune, ils fréquentent les mêmes personnes et essayent d'avoir la même opinion sur eux. Mais il y a bien quelques connaissances de Milosz dont elle se méfie parce qu'elle y voit une menace. Elle ne va pas pour autant les agresser, préfère observer de loin. Milosz sait de toute façon, même si il lui dit qu'elle n'a rien a craindre, elle veille férocement sur son frère. Yasen avoue avoir un chemin a lui proposer pour les touristes, elle est alors toute ouïe, intéressée. Ça ferait de jolis refuges pour y aller avec son frère mais si c'est suffisamment difficile d'accès ce serait aussi un bon moyen pour perdre quelques touristes qui se feront ensuite attraper par les mythes. Toute information est bonne à prendre lorsqu'il s'agit de mieux se débarrasser d'eux. Elle attend de voir pour prendre la décision sur ce qu'elle en fera, peut être qu'elle fera juste en sorte de rester loin des lieux qu'il veut lui montrer pour le garder jalousement comme un coin où rester avec son petit frère.

« Allons y montre moi ça ! » Elle entame le chemin à côté de lui, le suit le long des sentiers tout en observant à droit et à gauche, cherche comment baliser sans que ce soit trop voyant pour eux car le but n'est pas qu'ils puissent savoir retrouver leur chemin. « Alors ? J,'ai su que tu allais au Bal avec Sveta ? C'est une jolie fille, tu as bon goût ! » Elle sait qu'ils se plaisent, si cela n'a pas été dit elle l'a suffisamment senti et observé, maintenant elle aimerait savoir de quoi il en retourne, intriguée par cette petite nouvelle. Yasen est un bon garçon, il ferait un gentil compagnon pour Sveta et elle les voit bien ensemble tous les deux. Snezana va a la pêche aux informations, ne manquera pas par la suite de tout raconter à son frère, parce qu'ils suivent certaines histoires de près, de vraies commères quand ils le veulent bien.

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@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Je te conte en une seule phrase ma mésaventure de cet été. Les Touristes chasseurs sont une nouvelle calamité. Ils pensent qu’ici, retiré loin de leur civilisation, ils peuvent faire ce qui leur est interdit ailleurs. Mais c’est faux. On respecte encore plus la nature, les plantes et les animaux dans cette région qu’ailleurs. Et la punition ici est bien souvent sanglante et mortelle. Après tout, je n’ai aucun remord de les avoir livrés à Dracula. Je finis par te prêter mon pull, que tu enfiles. « Tu crois que les villageois seraient si choqués que cela de te voir revenir nue ? », je te taquine. Je n’en suis pas certain. Ils savent ce que l’on est après tout. Et je souris quand tu m’invites à venir saluer Miłosz. Nous avons été à l’école ensemble et je le qualifie de meilleur ami bien souvent. Il faut dire qu’il n’a que un an de plus que moi. Ce qui en fait un des rares dans ma tranche d’âge et apte à comprendre ma nature, grâce à toi.

Je vais rarement chez les autres. Ma nature féline me fait aimer être sur mon territoire, et j’y accepte difficilement d’autres êtres. Alors je ne m’impose pas chez les gens. Bon en même temps, je ne suis pas proche de beaucoup de monde même si je connais tous les villageois. La seule exception reste quand je dois aller soigner quelqu’un. Puis mon regard se perd vers les sous-bois d’où je viens. J’ai découvert quelques petites choses intéressantes. Un jour, je connaîtrais la forêt par cœur, mais elle est vaste et profonde. Et il y a peu de temps que je m’enfonce autant en son cœur pour éviter les Étrangers trop curieux et dangereux. Et je te propose spontanément de te montrer le petit ruisseau, que j’ai découvert dans un écrin de verdure agréable et paisible. C’est un vrai petit Eden en plein milieu de la forêt. Et j’ai aussi trouvé deux nouveaux sentiers, qui sont apparus soit durant l’été, soit l’hiver passé. La nature est vivante. Elle se modifie seule au gré des saisons.

J’ai un sourire quand tu me proposes de te montrer. « J’étais certain que tu voudrais voir ! », je réplique avant de faire demi-tour et d’aller dans la bonne direction. C’est presque instinctif chez nous de savoir se diriger en pleine forêt. Je n’ai pas besoin de sentier pour me déplacer et m’y retrouver. On avance sur un sentier, qui n’existe que pour nous. Un non-initié ne le verrait même pas. Ta question me fait tourner la tête et grimacer. « Euh oui… Enfin je voulais lui faire plaisir, et je l’ai invitée. », je réponds en plissant du museau. « Ce qui est idiot vu que la foule et moi… bah comme tous chats, je ne suis pas fan. En prime, je ne sais pas danser. Je me suis mis dans un beau pétrin hein ? » Parce que ça va être hilarant et épique. Et ça me demande un effort sur moi-même. Mais bon j’ai promis. Alors j’irais et je ferais un effort. Je souris légèrement timide. « Très jolie. Elle plaît à beaucoup de jeunes hommes. », je te fais remarquer. Après tout c’est la vérité. « Et toi, tu vas y aller ? »

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@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

Elle rit quand il présente l'éventualité qu'elle se retrouve nue dans le village au moment de rentrer, la trouver étrange est déjà chose faite alors ils ne seraient sans doute pas surpris« Je suis déjà la personne la plus bizarre du village, je ne pense pas qu'ils seraient choqués non. » Elle pouffe de rire, au moins les hommes savent à quoi s'en tenir avec elle, pour ceux que ça motiverait à aller la voir pour la demander en mariage, ils savent déjà qu'ils seront rejetés par Snezana qui ne désire pas se marier avec quelqu'un ou vivre avec quelqu'un d'autre qu son frère. Elle le fait par civisme pour les enfants, et parce qu'elle ne veut pas qu'on lui dise qu'elle ne peut plus venir travailler à l'école parce qu'on l'a vue se balader nue dans le village. Si elle n'a pas de vêtements elle s'arrange pour prendre son apparence lupine et se réfugier rapidement dans leur masure en croisant les doigts que personne ne la voit. Yasen l'emmène sur le petit chemin dont il lui a parlé et elle observe les alentours, là où ce serait intéressant d'emmener les touristes et faire en sorte de les perdre pour que les mythes n'aient ensuite qu'à se servir.

Pendant ce temps elle essaye de le cuisiner à propos de Sveta, ayant bien compris que ces deux là se plaisent. C'est très galant de la part de Yasen de l'avoir invitée pour être sa cavalière, Snezana sait que la jeune femme attend ce moment là avec impatience. Un grand jour pour elle. Elle sait qu'il n'aime pas la foule et qu'il ne sait pas danser, mais elle admire l'effort qu'il veut bien y mettre pour elle. « Milosz et moi on pourrait t'apprendre. » Elle pourrait en toucher deux mots à son frère, lui montrer avec son aide les quelques bases, juste pour la faire valser  gentiment sans chercher à faire dans le plus compliqué. Sveta ne sait pas danser non plus, mais ce serait bien que Yasen puisse la guider un peu puisque c'est l'homme qui conduit pendant les danses. Il lui demande si elle va y aller, comme s'il essayait de changer de sujet, et que cela le met mal à l'aise. Elle regard son visage avec un sourire taquin, est ce que le sujet Sveta l'intimide ? Elle trouve cela tellement touchant. « Non, nous n'y allons jamais , nous préférons être que tous les deux.. » Elle répond quand même, rien de très croustillant du coup, Snezana préfère largement être dans les bras de son frère et dans leur petite maison que dans ce château avec tant de monde ; Ils vont faire leur repas de Noël comme ils le font ensemble tous les ans depuis qu'ils ne sont que tous les deux. Il y aura un bon repas et ils se raconteront des histoires sans doute. « Sveta t'aime bien tu sais » Snezana fait son possible pour ne pas s'en mêler mais elle espère les voir un jour ensemble tous les deux. Elle pense qu'ils peuvent beaucoup s'apporter à l'un et à l'autre mais ces deux là sont un peu timides alors elle essaye de les motiver un peu chacun de leur côté. Elle ne sait pas à quel point c'est réciproque mais elle est très protectrice avec Sveta et éloigne les hommes à chaque fois qu'ils essayent de la courtiser. Elle voudrait la voir un homme bien comme Yasen.

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Petits jeux dans les sous-bois

@Snežana Vacaresco & @Yasen Nicolescu

J’ai un souris amusé. Et je tente d’imaginer la tête des villageois, si tu revenais nue au village. Personnellement, je pense que les Touristes seraient beaucoup plus choqués. Mais ils ne sont guère présents à Bran en plein hiver. Alors on est tranquille pour quelques mois. On peut reprendre nos marques et nos habitudes de Locaux. « Crois-tu que tu es la plus étrange ? Je ne crois pas. Pourquoi le serais-tu ? », je te questionne. Je suis aussi étrange pour bien des gens, avec mon comportement félin et mon asociabilité. Mais le regard des autres me perturbent très peu. Je crois qu’il en est de même pour toi. On est au-dessus de cela avec notre nature d’Hybride. Et je t’entraîne à ma suite sur deux petits sentiers à peine visibles. Mais pour nous, c’est un jeu d’enfant que de s’orienter dans les sous-bois, et de dénicher des petits lieux agréables et isolés en plein cœur de la forêt. Ce petit point d’eau sera sûrement un lieu que ton frère appréciera, lui qui peut jouer avec l’eau à sa guise. J’espère juste que tu n’y emmèneras pas des Touristes, sinon il me faudra trouver un autre petite refuge frais et paisible en été.

Tout en avançant tu me parles de Sveta. Cela ne m’étonne pas vraiment. Tu la connais aussi bien que moi. Le village est petit. On y connaît tout le monde après tout. Et j’avoue l’avoir invitée au bal. Ce qui avec le recul n’est pas la meilleure idée de l’année. Mais bon je n’ai qu’une parole, alors j’irais. À reculons, mais j’irais. Puis Maman m’a appris qu’on ne faisait pas de promesse, qu’on ne pouvait pas tenir. Mais ce sera une expérience unique pour moi. « Hum. Miłosz m’a déjà prêté un livre pour apprendre à danser. Je ne sais pas si je suis doué. Mais bon on a essayé. Ce fut amusant. », je raconte avec un léger sourire. On a surtout fini au sol après s’être emmêlés les jambes et les pieds. Maman doit encore en rire. Mais bon on a fait ce qu’on a pu. On réessayera. « Mais je veux bien ton aide. Je ne savais pas que vous saviez danser. »

Et puisqu’on parle du bal, je me renseigne sur ta présence. « Je vois. », je réplique quand tu dis que vous préférez n’être que deux. Cela ne m’étonne pas.  Miłosz est souvent plus ouvert que toi. Pour toi, je sais que le monde se limite à lui et que nous, les autres, on est tous des ennemis qui mettent en péril votre lien précieux. Je l’ai compris il y a longtemps, que rien, ni personne ne pouvait se mettre entre vous. Et tu y veilles scrupuleusement. Je ne sais pas ce que ton frère en pense, vu qu’on en a jamais vraiment parlé. Et que ce ne sont pas mes affaires. « Bah je ne vais pas juger, je préfère ne pas y aller au bal. » J’ai un haussement d’épaules. Et tu ramènes le sujet à Sveta, qui est ton amie. Enfin je pense que vous êtes amies, mais je sais qu’elle va parfois chez toi donc… Je plisse du museau, sans ralentir mon pas sur le sentier non visible. « Hum… », je réponds. Je ne vois pas quoi dire. De toute évidence tu veux parler d’elle et je n’y échapperais pas. « C’est une bonne amie, très gentille et douce. », j’accepte de répondre finalement. Parce que c’est vrai qu’elle est. « Toi aussi tu l’aimes beaucoup on dirait. », je commente avec un sourire mutin.

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